« Le Porteur d’histoire », texte Alexis Michalik, m.e.s. Julie Mauduech

Jeudi 13, Vendredi 14, Samedi 15 mars, à 19h30, au T.A.C. (Théâtre Aimé Césaire) FdF

« Le Porteur d’Histoire », d’Alexis Michalik, est une véritable chasse au trésor littéraire qui mêle mystère, aventure et réflexion sur le pouvoir du récit. La pièce, couronnée de deux Molières en 2014, rend hommage à Alexandre Dumas et nous plonge dans une histoire haletante où les frontières entre petite et grande histoire s’effacent pour donner place à une quête épique.

L’intrigue débute sur une note intime et poignante : à la mort de son père, Martin découvre un carnet manuscrit qui va bouleverser sa vie. Ce carnet va en effet l’entraîner, lui, une mère et sa fille, dans une aventure palpitante à travers les âges et les continents. Une quête mystérieuse liée à la disparition légendaire d’une famille noble durant la Révolution française, et à un trésor fabuleux qui pourrait être retrouvé par celui ou celle qui parviendrait à résoudre une énigme. Cette aventure, ponctuée de multiples rebondissements, est un hommage aux feuilletons littéraires, avec une intrigue digne des meilleurs romans d’Alexandre Dumas.

La pièce, structurée en une vingtaine de tableaux croisés, nous emmène d’un point à un autre, d’un récit à un autre, tout en déployant les fils de l’Histoire et des histoires personnelles. Le public est invité à reconsidérer sa perception de l’Histoire, tout en s’interrogeant sur le rôle des récits dans nos vies et sur leur capacité à créer des liens entre les individus, à travers les siècles et les continents.

La première représentation de « Le Porteur d’Histoire » a eu lieu au Festival d’Avignon Off en 2011, avant d’être accueillie au Théâtre 13, où elle rencontra un immense succès. Depuis, elle est régulièrement jouée à Paris, au Studio des Champs-Élysées, et en tournée dans de nombreuses villes, en France et à l’international, notamment au Japon, en Suisse, au Liban et en Israël.

Avec cette pièce, Alexis Michalik démontre une nouvelle fois son talent de conteur, créant une expérience théâtrale immersive, à la fois divertissante et intellectuellement stimulante. En combinant suspens, réflexion historique et exploration du pouvoir des récits, « Le Porteur d’Histoire » nous invite à découvrir une aventure littéraire sans pareille, où chaque spectateur devient, à son tour, un porteur d’histoire.

Un véritable hommage au roman d’aventure et à l’imaginaire collectif, où chaque acte, chaque mot, nous rappelle que les histoires ont un pouvoir infini.

M.e.s. de Julie Mauduech,  Son et lumière Marie Raimbault,  Décor Dominique Guesdon
Avec : André BROSSE , Ivane CHATOT HENRY , Jessica CRILLON , Marilyn DENÈVE, Nathalie DUCALCON, Hélène EGUIENTA, Nicolas PIERREL, Pascale RICHARD , Marizitta Véronique ROCHE, Rodrigue TECHEC, Caroline TOUTAIN

Reprise d’un article publié par Selim Lander le 1er avril 2017,  à propos de la mise en scène de l’auteur

Alexis Michalik a reçu deux Molières en 2014 en tant qu’auteur et metteur en scène de cette pièce. Autant dire qu’on n’allait pas rater Le Porteur d’histoire de passage pour une seule soirée en Martinique. Et l’on n’a pas été déçu. La pièce est en effet très bien construite avec une histoire prenante bien que (ou parce que) passablement fantaisiste et des comédiens à la hauteur (pas tous la même, cependant…)

Les amateurs de théâtre connaissent sans doute la pièce d’Aristophane qui met en scène une certaine Lysistrata, initiatrice de la grève du sexe… C’est sans doute le point de départ de l’invention par Michalik des « Lysistrates », cette lignée des femmes qui aurait accumulé richesse et pouvoir tout au long des siècles. Un mauvais garçon de notre XXIe siècle commençant a eu vent de l’existence de leur trésor et se lance à sa recherche. Deux cents ans auparavant, dans une calèche, un écrivain en herbe (Alexandre Dumas) a fait la connaissance d’une jeune aristocrate, tout juste sortie de la retraite où elle se terrait depuis la Terreur et dont la famille n’est pas sans rapport avec les Lysitrates. Retour au XXIe siècle : le mauvais garçon arrive en Algérie à la recherche du fameux trésor ; il convainc une mère et sa fille de le suivre : cela semble un peu étrange mais un dernier coup de théâtre nous apprendra que le « hasard » commandé par l’auteur a bien fait les choses, que les deux femmes appartiennent également à la lignée…

En racontant cela, on n’a pas dévoilé grand-chose car l’intrigue est complexe, pleine de rebondissements, de livres (parmi lesquels Le Comte de Monte-Cristo) et de carnets secrets. Il y a par ailleurs bien d’autres personnages que ceux mentionnés jusqu’ici : un mort, un croque-mort, un professeur canadien, un notaire, une femme abandonnée, un couple tenancier d’un bar, une joggeuse, un ministre de Charles X, le peintre Eugène Delacroix, des policiers, un douanier plus quelques comparses muets. Ils sont portés par seulement cinq comédiens (trois hommes et deux femmes) qui changent simplement de rôle en attrapant un bout de costume pendu sur un portant et qui profitent des moments où ils ne sont pas requis pour jouer pour inscrire à la craie sur un tableau, en fond de scène, les éléments clés de l’intrigue (des indications en effet bien utiles pour les spectateurs).

Les scènes s’enchaînent sur un rythme d’enfer, la pièce sans être transcendante n’a pas volé ses Molières. Si les comédiens tirent tous leur épingle du jeu, on remarque surtout deux des hommes, très bons dans des rôles de composition.

La pièce suivante de Michalik, Le Cercle des illusionnistes, a remporté pour sa part trois Molières plus d’autres prix. Puisse-t-elle arriver également jusqu’à nous : son public est déjà trouvé.