Le Medef veut supprimer le régime des intermittents

—par Jean-Baptiste Chastand—

clownsLa négociation va pouvoir entrer dans le vif du sujet. Mercredi 12 février, à la veille d’une nouvelle séance de discussion, le Medef a envoyé aux syndicats ses propositions de réforme de l’assurance-chômage. Si les partenaires sociaux ont jusqu’à fin mars pour trouver un accord, les idées patronales, dévoilées par Les Echos, promettent de tendre les discussions, tant certaines sont explosives.

Intermittents Au premier rang des propositions du Medef figure en effet la fin du régime spécifique des intermittents du spectacle. « L’équité entre les cotisants est pour le régime d’assurance-chômage une condition de son acceptation », plaide le Medef qui demande « à l’Etat de prendre en charge, s’il considère qu’il relève de l’intérêt général de mieux indemniser les [intermittents du spectacle], le surcoût de ce traitement plus favorable ».

Le sujet est ultra-sensible : en 2003, une tentative de réforme avait déclenché un vaste mouvement social dans le milieu du spectacle. Syndicats et gouvernement étant tous très réticents à supprimer le régime des intermittents, cette proposition a toutefois peu de chance de se concrétiser. En revanche, la fin du régime spécifique des intérimaires, également proposée par le Medef, pourrait bien devenir réalité.

Droits variables Autre point potentiellement explosif : le Medef plaide pour faire varier les droits des chômeurs en fonction de la conjoncture économique. Si le chômage passait sous la barre des 10 % (il est actuellement à 10,9 % sur la France entière), la durée maximale d’indemnisation passerait de deux ans à un an et demi et la durée minimum de travail pour ouvrir des droits de quatre à six mois. La règle « un jour travaillé, un jour  indemnisé » serait remplacée : le jour travaillé permettrait d’obtenir entre 0,8 et 1,2 jour d’indemnisation selon le taux de chômage. Le Medef veut aussi durcir les conditions d’entrée dans le régime senior, qui autorise trois ans de chômage, en faisant passer l’âge minimum pour y avoir droit de 50 à 52 ans.

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Propositions du Medef sur l’Unedic by LeMondefr