— Par Robert Bibeau. Directeur. Les7duQuébec.com —
Élections régionales en France les 6 et 13 décembre 2015. Comme prévu, le Front national (FN) a rempli la mission qui lui a été dévolue par le grand capital « français », si cette dénomination nationale a encore une signification sous le capitalisme mondialisé (1).
En cette affaire, la tactique du grand capital était évidente. Il suffisait de laisser la droite traditionnelle s’entredéchirer après s’être généreusement goinfrée avec les deniers de l’Élysée, et voici discréditée une alliance d’estafettes. Ensuite, la loi de l’alternance imposait le parti de la « gauche » caviar-aristocratique-socialiste, comme alternative obligée de la dualité politique au sein de la «démocratie» bourgeoise dénigrée.
Cette fois, le jeu machiavélique était encore plus sadique. Il suffisait de laisser la «gauche» s’exhiber, comme il lui sied, avec sa politique de punaise de bénitier de la charité bien ordonnée… et ce qui ne pouvait manquer d’arriver survint… Les thuriféraires et leurs compères se disqualifièrent aux yeux de leurs partisans « socialistes » désabusés. Pour les médias à la solde, inutile d’en remettre pour les compromettre, Hollande et Sarkozy, du pareil au même, s’enfoncèrent par eux-mêmes dans la Seine.
Pendant ce temps, patiemment, à l’ombre du drapeau Bleu-Blanc-Rouge, que se disputent toutes les péripatéticiennes politiques françaises, le Front national, la menace d’alternance que manigance le capital, fourbissait ses armes généreusement affrétées par les grands boursiers et les rentiers de l’Hexagone aux épais comptes de banque à l’étranger. Même le CRIF et le MEDEF crurent nécessaire d’entonner le rosaire du «barrage aux fascistes» afin d’accréditer le mythe Lepéniste.
En quoi consiste le mythe Lepéniste-Front national ? Il consiste à répandre la rumeur que tous les partis politiques de gauche comme de droite sont corrompus et vendus aux puissances d’argent et que seul le Front national est intègre, droit, franc et honnête, car il dit tout haut ce que le bon peuple penserait tout bas (sic). Que le Front national et ses épigones l’attestent ne leur apporte aucune crédibilité, mais que la droite « modérée » et la gauche endimanchée, et le CRIF, et le MEDEF, le proclament à l’unisson et se liguent contre Marion, voilà qui est de nature à convaincre les derniers sceptiques.
Le troupeau des électeurs, que l’on avait précédemment effrayés via les médias enragés, présentant la famille Le Pen comme le Satan des temps modernes – un remake d’un petit moustachu du siècle déchu –; les électeurs devaient normalement s’engouffrer dans le vacuum politique électoraliste. L’important, pour les mascottes du Front national était de bien se démarquer des discrédités. Ici, la go-gauche frustrée d’être écartée du jeu électoral avait un rôle crucial à jouer. C’est elle, qui était chargée de déchirer sa chemise sur le parvis afin de bien accréditer la mystique que Le Front national est véritablement différent de tous les précédents, étant donné que les électeurs outrés étaient prêts à donner leur vote à quiconque se montrait étranger aux malversations avérées.
Cette fois, cependant, un hiatus embrouilla le mouvement. La fois d’avant, au cours des années trente du siècle précédent, les masses populaires s’étaient mobilisées électoralement – apportant leur adhésion et leur foi crédule dans la vénalité des urnes truquées. Cette fois, le prolétariat reconnut que seuls les riches dominants détiennent le droit de diffusion politique. Cette fois, les prolétaires sont restés de marbre et ont méprisé ces élucubrations électoralistes d’un côté comme de l’autre de l’échiquier politique. Cette fois, le prolétariat – le véritable ennemi du patronat dissimulé derrière l’épaisse couche des petits-bourgeois entretenus, militants gauchistes et courroies de transmission – n’a pas voté. Cette fois, plutôt que de crier haro sur le baudet et de voter inutilement «utile» ou pour faire «barrage» le prolétariat s’est abstenu, à l’exemple de ses camarades des États-Unis, du Canada et de bien d’autres pays capitalistes en crise économique systémique.
Cependant, dans cette gamique machiavélique, il n’était pas requis que le Front national s’empare de la gouvernance de l’État des riches. La menace qu’il faisait planer au-dessus de la tête des cliques politiques accréditées était suffisante pour générer chez eux un sursaut de zèle au service de leurs maitres de gamelle.
Comme le deuxième tour des régionales Françaises l’a démontré la droite traditionnelle; la «gauche» institutionnelle; la go-gauche conventionnelle ont su sauvegardés leur place au soleil, en ralliant le camp de machiavel et en jurant de faire eux-mêmes la politique du Front national, mais sans Marine Le Pen. C’est ce que souhaitait le grand capital international, qui depuis l’oxymoron du National-Socialisme, hésite à confier sa destinée à un tribun charismatique, dont il est difficile de se débarrasser par la suite.
La bourgeoisie américaine mène le même stratagème de l’autre côté de l’Atlantique avec le même succès électoral. Pour l’instant, le capital fait monter aux créneaux tout ce que l’Amérique compte de politiciens véreux, mafieux, hystériques, de façon à bien crédibiliser l’alternative Donald Trump – le chef charismatique «indépendant» et tonitruant, qui gueule tout haut ce que le bon peuple penserait tout bas (3).
Et voilà qu’Obama lance l’appel hypocrite de combattre l’islamophobie, alors qu’au même moment il fraternise avec le royaume Saoudien, les Émirats Arabes Unis et la Turquie qui sont les sponsors de l’État islamique et de DAESH, les polichinelles qu’ils ont créé et qu’ils soutiennent pour alimenter l’islamophobie et créer une hystérie antimusulmane parmi les peuples d’Occident. Si ces gens étaient sérieux dans leur dénonciation de l’islamophobie et du racisme ils commenceraient par couper tout soutien au ferment de l’islamophobie et du racisme – leurs marionnettes « DAESH » et « l’État-islamique ». coupant ainsi l’herbe sous les pieds de Donald Trump.
Rien n’est plus frauduleux que cette fourberie hypocrite électoraliste en France, en Amérique comme au Canada et dans les autres « démocraties bourgeoises ». Dans tous ces pays la vraie pensée du prolétariat c’est «ils sont tous pareils et ce ne sera pas par les urnes qu’on les mettra bas». Cela se fera dans la rue, sur les barricades, dans les quartiers et sur les lieux de travail directement face à face contre le capital.
(1) https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lections_r%C3%A9gionales_fran%C3%A7aises_de_2015
(2) http://crif.org/fr/communiquedepresse/le-crif-appelle-à-faire-barrage-au-front-national/58224
http://www.tvanouvelles.ca/2015/12/13/donald-trump-met-en-danger-la-securite-nationale
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Publié le 16 décembre 2015
par Robert Bibeau. Directeur. Les7duQuébec.com
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