— Par Yves Pierodé —
Oui, un feuilleton. Je frémis en pensant que ce lycée pourrait disparaître, lui qui fait partie de notre patrimoine. A partir du moment où chaque jour on s’attend à quelque chose de nouveau, on peut parler de feuilleton. Avant, avant-hier la maternité ; avant-hier Tartenson ; hier Acajou ; jeudi 16 juin (selon France-Antilles) Bellevue / Joseph-Gaillard.
O Grand Dieu! Pourquoi ces décisions malencontreuses de la part de certains ? La justice et la logique ne sont pas la meilleure des choses dans cette affaire de délocalisation du lycée Schoelcher ? Oui! Evidemment. Mais certains ont préféré tout stopper, plongeant ainsi lycéens et parents d’élèves dans l’angoisse et l’insomnie. Tout le monde sait que c’était la maternité de Redoute qui avait été choisie pour recevoir temporairement les élèves du lycée Schoelcher. Le Conseil régional dirigé par Serge Letchimy a tout mis en oeuvre pour que la maternité fût opérationnelle à la rentrée de septembre (mise en conformité du bâtiment, parking agrandi pour éviter les embouteillages que l’actuelle Collectivité Territoriale de Martinique prend en considération pour ne pas continuer les travaux.
Quand on lui demande pourquoi elle a arrêté le chantier, elle ose dire que c’est faux en faisant montrer à la télé deux ouvriers en action qui n’ont aucun lien avec cet ancien bâtiment de Redoute. Nous avons compris la manoeuvre. Martiniquais qui avez mis en place cette CTM, vous auriez dû voir que cette alliance droite-MIM était une alliance incongrue et qu’il y avait quelque chose derrière. Hélas! Le sort en est jeté.
Je dis qu’il faut penser d’abord à l’avenir des lycéens avant de cueillir tous les fruits d’un pied de letchis même s’ils sont mûrs.
Donc les lycéens du lycée Schoelcher seront dispatchés à Bellevue et à Joseph-Gaillard. Un branlebas de combat commence à pointer doucement. Les embouteillages, il n’y en a pas déjà assez ? Il faut en ajouter d’autres. Ceux qui enseignent dans ces deux lycées en savent quelque chose. Et les professeurs ? Sont-ils assurés de conserver leur poste ?
Le temps de s’accoutumer à ces deux lieux, il y aura du grabuge dans l’air, (professeurs qui ne se connaissent pas, lycéens qui se regardent en chien de faïence, difficultés pour se garer, problème de cantine, etc.)
Comment en est-on arrivé là ?
Lors du dernier référendum, je me suis déplacé pour voter en faveur de la fusion des deux assemblées en une assemblée unique avec leurs compétences, tout en restant dans l’article 73.
Or, ne voilà-t-il pas qu’on me donne une CTM bicéphale. Entre le référendum et l’élection de cette CTM, il s’est passé quelque chose dans mon dos. Peut-être que l’urne a transformé mon bulletin de vote ou que sais-je encore ? En tout cas, désolé! Ce n’est pas pour une CTM que j’avais voté. Cette CTM est dotée de pouvoirs supplémentaires que n’avaient ni le département, ni la région et qui n’existent pas dans l’article 73. Entendez bien : Collectivité Territoriale. Avant, on parlait de DOM-TOM. Une collectivité territoriale n’est nuellement un département. Et puis, elle comprend un exécutif qui exige, qui décide, qui tranche. Exécutif fait penser à nation. Une personne de la CTM est en train de nous conduire vers l’indépendance à notre insu. Je veux bien croire que les syndicats de l’enseignement secondaire n’ont pas pris les choses au sérieux et ont réagi trop tard. Il fallait prendre le problème à bras le corps sans jamais abandonner.
Syndicalistes, au travail! Puisqu’on ne sait pas où mettre les élèves du lycée Schoelcher et ses professeurs, eh bien, qu’on les laisse où ils sont en attendant que la maternité soit terminée car cette dernière était faite pour eux et non pour des bureaux de la CTM. Elle n’en a d’ailleurs pas besoin, elle en a déjà suffisamment. La Région a dépensé beaucoup d’argent en voulant mettre ses « enfants » en sécurité à la maternité, mais hélas! hélas!
Somme-nous toujours régis par l’article 73 ?
Yves Pierodé