— Par Yohan Blavignat & AFP —
Une étude publiée mercredi dans une revue scientifique, menée par le Dr Tom Freiden, a montré avec certitude que le Zika peut entraîner des cas de malformation du fœtus chez les femmes enceintes. Une avancée majeure, mais toujours insuffisante pour enrayer l’épidémie.
La science vient de gagner une bataille face au virus Zika, mais la guerre est encore loin d’être finie. Pour la première fois, les chercheurs ont établi avec certitude que le Zika peut provoquer la microcéphalie du fœtus, une malformation chez les fœtus des femmes enceintes infectées, selon une étude publiée mercredi dans le New England Journal of Medecine. Si les autorités sanitaires avaient une forte présomption sur ce lien depuis des mois, ils en ont désormais la certitude. Malgré cette victoire, de nombreuses zones d’ombre restent encore à élucider. «C’est désormais clair, les CDC ont conclu que le Zika provoque bien la microcéphalie et d’autres défauts sévères du cerveau chez le fœtus», a ainsi déclaré le Dr Tom Frieden, directeur des Centres américains de contrôle et de prévention des maladies.
Concrètement, la microcéphalie se caractérise par un développement insuffisant du crâne et du cerveau chez le nouveau-né. Il s’agit d’une affection irréversible. «Il y a encore beaucoup de choses que nous ignorons mais il n’y a plus aucun doute, le Zika est une cause de la microcéphalie», a insisté le Dr Frieden qui considère que cette étude «marque un tournant dans cette épidémie». Le virus Zika frappe surtout l’Amérique du Sud, et plus particulièrement le Brésil où l’on recense plus de 1,5 million de cas, dont de nombreuses femmes enceintes, et une augmentation des cas de microcéphalie. Pourtant, la plupart des pays d’Amérique sont touchés, ainsi que de nombreux pays d’Europe et d’Asie. En France, on recense quelque 89 cas importés et un patient infecté par transmission sexuelle, selon l’Organisation mondiale de la Santé…