Une étude rétrospective en Polynésie française établit une relation de causalité entre l’infection par le virus et une multiplication par vingt de ces atteintes neurologiques
L’infection par le virus Zika peut entraîner des syndromes de Guillain-Barré (SGB), une affection plutôt rare (1 à 2 cas pour 100 000 personnes par an) caractérisée par une faiblesse, voire une paralysie progressive des nerfs périphériques. Une étude conduite sur les données de 42 patients ayant présenté un SGB au cours de l’épidémie à virus Zika de 2013-2014 en Polynésie française démontre que ces atteintes neurologiques réversibles sont environ vingt fois plus fréquentes chez les personnes infectées. Publié mardi 1er mars dans The Lancet, ce travail – le premier à évaluer l’implication du virus Zika sur un grand nombre de SGB – associe plusieurs équipes, dont l’Institut Pasteur, l’Institut Louis-Malardé et l’université de Glasgow.
Se présentant avec des tableaux cliniques variables, le SGB prend une forme sévère avec une détresse respiratoire dans 20 % à 30 % des cas, comme le rappelle un article paraissant dans le même numéro du -Lancet. Il est généralement précédé d’une infection ou d’un autre type de stimulation de l’immunité. -Celle-ci déclenche une réponse auto-immune aberrante, qui s’attaque aux nerfs périphériques et à leurs racines au niveau du rachis. » La bactérie Campylobacter jejuni, responsable d’infections intestinales, est l’un des grands pourvoyeurs de SGB, mais sous forme de cas sporadiques « , indique le professeur Arnaud Fontanet (Institut Pasteur et Conservatoire national des arts et métiers), l’un des principaux auteurs de l’étude paraissant dans The Lancet…