— Par Yannick Boréan, France Bleu —
Depuis 2013, la journée du 16 octobre est dédiée à la lutte contre le gaspillage alimentaire en France. Les chiffres donnent le vertige mais des astuces existent.
À l’heure de la surproduction et de son impact sur l’environnement, une question se pose : comment consommons-nous ? Les actions d’associations, de citoyens et de l’État ont permis de faire prendre conscience aux consommateurs qu’ils consomment mal et trop. Il est vrai que les chiffres du gaspillage alimentaire en France donnent le tournis. Heureusement, des astuces existent.
Le gaspillage alimentaire en chiffres
La consommation des ménages
Selon les derniers chiffres de l’Ademe (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie), le gaspillage alimentaire des foyers français représentent 30 kg par an et par habitant. Comble de la surconsommation, 7 kg de ce gaspillage concerne des aliments encore emballés.
Ce gaspillage a également un coût pour les ménages : entre 100 et 160€ par an et par personne, soit l’équivalent de 12 à 20 milliards d’€ par an en France.
La chaîne de production alimentaire
Entre 20 et 30% de la production produite est jetée au cours du cycle de la chaîne alimentaire. On parle ici de ce qui se passe avant l’étape de la transformation du produit : le tri, le stockage et le conditionnement.
Par exemple en France, une salade verte sur deux est jetée et plus de 9 milliards d’œufs finissent à la poubelle.
La restauration collective
Un restaurant collectif (cantine scolaire, self d’entreprise…) de 500 convives gaspille l’équivalent de 1000 tonnes de nourriture par an, soit 22 000 repas pour un coût de 33 000€ par an.
Un lourd bilan
Ainsi dix millions de tonnes de nourriture sont gaspillées chaque année en France pour un coût 16 milliards d’euros.
D’un point de vue environnemental, l’empreinte carbone annuelle du gaspillage alimentaire serait de près de 15,5 millions de tonnes de dioxyde de carbone par an soit 3% de l’émission de gaz à effet de serre de la France.
Un début de prise de conscience
La France est le pays européen leader dans la lutte contre le gaspillage alimentaire. Une partie de la société civile, des éco-citoyens ainsi que l’État ont décidé de prendre ce phénomène à bras-le-corps et d’y remédier.
Des associations se mobilisent telle la plateforme 16octobre.fr qui recense toutes les initiatives qui luttent activement contre le gaspillage alimentaire. Également, des applications mobiles comme Too good to go permettent de récupérer à moindre coût des invendus dans des magasins, boulangeries, traiteurs…
Ou bien encore Meal Canteen qui se revendique comme la première application qui veut réduire le gaspillage dans la restauration collective.
L’État français n’est pas en reste et met en place petit à petit un arsenal législatif. Il signe en juin 2013 un Pacte national de lutte contre le gaspillage alimentaire qui prévoit la réduction du gaspillage alimentaire de 50% d’ici 2025. Le 16 octobre 2013, il crée la Journée nationale de lutte contre le gaspillage alimentaire.
Trois ans plus tard est voté la loi relative à la lutte contre le gaspillage alimentaire qui est promulguée le 11 février 2016. Cette loi prévoit des actions pour notamment obliger chaque supermarché de plus de 400 m² à rechercher un partenariat avec une association d’aide alimentaire pour lui céder ses invendus alimentaires, au lieu des les jeter ou de les détruire.
La loi de 2018 pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et une alimentation saine et durable permet notamment d’intensifier la lutte contre le gaspillage alimentaire en permettant à la restauration collective et à l’industrie agroalimentaire de faire des dons alimentaires. Est également mis en place la pratique du « doggy bag » qui consiste à emporter les aliments ou boissons non consommés sur place dans des restaurants ou débits de boisson.
Le 10 juillet 2019 est proposé, lors du conseil des ministres, un projet de loi anti-gaspillage pour une économie circulaire. Ce texte issu des contributions portant sur la transition écologique à l’occasion du grand débat national prévoit notamment l’interdiction de l’élimination des invendus non alimentaires qui devront être donnés ou recyclés….
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