— Par Florent Grabin, pour l’association PUMA —
Qu’attend-on pour soulager les usagers du Nord-Caraïbe, et faciliter le développement économique de cette côte ?
La CTM, les mairies de Case-Pilote et Schoelcher pourraient dès à présent prendre en charge une étude de faisabilité assurée par des techniciens chevronnés, moyen peu onéreux et rapide afin de pouvoir s’engager au plus vite dans la phase réalisation.
Il existe actuellement trois possibilités qui permettront de faire un choix pour faciliter la vie des riverains de ce secteur et la libre circulation des automobilistes.
1ère proposition, le viaduc
En ce qui concerne »le serpent de mer » de la traversée de Fond-Lahaye il y a un gros dysfonctionnement persistant dans nos instances locales.
Depuis de très nombreuses années on veut faire fantasmer la population sur un ouvrage exceptionnel dont l’évaluation financière seule fait frémir et toujours reculer la prise en compte. Il n’a manifestement toujours pas été étudié pour en traiter tous les aspects plus que délicats : un viaduc en bord de plage avec des camions à plus de 20 mètres au-dessus habitats : que de contraintes! Cela suppose aussi de traiter les accès sur les 2 culées en tête de falaises en étant à proximité d’une des quelques failles majeures et actives recensées en Martinique ; il faudrait réaliser des raccordements multiples et complexes aux voies existantes situées à ces 2 niveaux ; il faudrait de longues et nombreuses expropriations et démolitions de propriétés privées ; enfin l’accès des engins de chantier serait des plus difficiles et la circulation usuelle encore pire. Tous ces points sont passés sous silence pour faire perdurer un consensus fondé sur une fierté technique et politique.
Un impact écologique minimal
Des citoyens de bon sens et d’expérience, parmi les usagers souffrant depuis si longtemps des heures perdues dans ce célèbre embouteillage, proposent une solution moins ambitieuse, mais tout aussi efficace. Hélas les élus et les services techniques, se faisant juges et parties, dédaignent cette solution sur de fausses allégations, sinon ce serait déjà opérationnel depuis longtemps. Malheureusement, certains dans les collectivités disposent du monopole du savoir et refusent de discuter avec ceux qui connaissent la réalité du terrain d’où toutes ces erreurs d’évaluation ou de gestion de l’aménagement de notre territoire.
Tous les aspects en sont maîtrisables, la nuisance réduite et l’impact écologique minimal face à l’alternative idéologiquement privilégiée. Tout ceci coûterait plus de 10 fois moins cher et serait plus de 3 fois plus rapide. 2 à 3 démolitions partielles et une emprise minimale sur celle de la route existante pour redonner aux résidents moins de bruit et de barrière pour passer du front de mer au fond du quartier. Et, dernier argument important ces temps-ci : une technicité à la portée de nos bonnes entreprises locales.
Un tunnel
Creuser un tunnel entre Case-Pilote et Schoelcher, qui partirait près du stade de Case-Navire, pour traverser sous tous les quartiers dont Fond-Lahaye et sortir au niveau des stations service à l’entrée Sud de Case-Pilote. Cet axe routier qui peut être une deux fois deux voies pourra recevoir tous les réseaux : eaux, téléphoniques et électriques, dont le 63 000 volts. Concernant le volume de matériaux qui sortira de cette opération, il sera le bienvenu pour traiter en partie les réalisations de digue de protection de certaines de nos côtes. Pour répondre à la question sismique, il nous suffit de voir ce qui se fait actuellement au Japon qui connait le même risque que nous, où les voies rapides suspendues sont démolies pour être remplacées par des tunnels. Ce dernier, faisant partie de la masse, bouge avec elle lors d’un tremblement de terre. Qui paye ? Nous faisons confiance à notre ingénierie financière pour créer une structure juridique, avec, pourquoi pas, un apport du public, in fine, la traversée peut être payante. Ces trois chantiers devront attirer toute l’attention du public pour qu’il réclame à nos décideurs de tout mettre en oeuvre pour lancer les études de faisabilité et enfin les travaux…
Florent Grabin, pour l’association PUMA (Pour Une Martinique Autrement)