Le cinéaste sénégalais Mamadou Dia et son acteur Alassane Sy ont reçu les prix de la Meilleure fiction long métrage et du Meilleur acteur au festival « Vues d’Afrique », à Montréal, pour « Le père de Nafi ».
Le 27 avril 2020 à Montréal, le 36e festival de cinéma « Vues d’Afrique » a dévoilé les lauréats des prix et des mentions de sa compétition, lors d’une cérémonie de clôture virtuelle accessible en direct, ce jour-là, sur sa page Facebook. Ce support a permis à tous les festivaliers et à un large public d’assister à cette cérémonie, et aux réactions des gagnants à travers le monde entier, sur sa plateforme. Animée par Eric M’Boua (animateur canadien d’origine ivoirienne) de Prodzitiv (organisateur d’événements), avec le concours de l’organisation du Festival, la soirée a été l’occasion de célébrer la vitalité et le dynamisme des cinématographies africaines et caribéennes, mises à l’honneur lors de cette 36e édition.
Depuis 36 ans en effet, « Vues d’Afrique » est une vitrine pour tous les grands cinéastes africains et créoles. Ce festival s’affirme comme l’organisme de référence pour l’information et la diffusion de productions culturelles sur l’Afrique, les Pays Créoles et leurs Diasporas, en particulier les productions audiovisuelles sur toutes les plateformes.
« Tout était exceptionnel : le nombre de vues (environ 50 000 visionnements de films), la couverture médiatique, l’appréciation du public… Au-delà du vote… on a eu beaucoup de retours. D’abord pour nous féliciter pour notre courage d’avoir transformé un festival physique en festival numérique en moins d’un mois. Ensuite, le public nous a dit avoir apprécié la sélection de films. Il y avait deux ou trois films avec des débats sur Facebook parce que c’est aussi l’âme de notre festival, l’interaction du public avec les réalisateurs (D’après Kotimi Guira, chargée de la programmation).
Pour voir le bilan complet du festival virtuel :
http://vuesdafrique.org/numerique/wp-content/uploads/2020/04/CMQ-PalmareĢs.pdf
Vues des films :
https://drive.google.com/drive/folders/18QNfKQK1FHi2eaToRNr9uekEC9x1WWJU
Une mention spéciale pour le documentaire de Bernard Crutze
Le festival a été, une nouvelle fois, l’occasion de célébrer la vitalité et le dynamisme de la production cinématographique d’Afrique et des Caraïbes. Il a entre autres récompensé le documentaire « Pour quelques bananes de plus, le scandale du chlordécone », de Bernard Crutzen, avec une mention spéciale, décernée par l’Institut de la Francophonie pour le développement durable.
Le réalisateur belge Bernard Crutzen a terminé par la Martinique le tournage d’un documentaire sur la molécule du chlordécone. Il s’être rendu d’abord en Virginie, à Hopewell, la ville où est né le scandale du chlordécone. Après les USA, ses investigations l’ont conduit en Allemagne, en Pologne, en Ukraine, et bien sûr à la Guadeloupe et à la Martinique. Il est allé à la rencontre de scientifiques, de techniciens et de professionnels de l’agriculture.
En août 2019, il a rencontré et interrogé à la Martinique des élus, des avocats, des planteurs, chercheurs, médecins, personnes-ressources et victimes, des associations écologiques (Assaupamar, Puma, Amses), et encore les représentants de l’État. Il a suivi toute la chaîne d’alimentation, plantations, cours d’eau, et abattoir territorial.
Ce documentaire, fruit d’une co-production entre la télévision belge RTBF et France Télévisions, remonte pour la première fois le fil chronologique de cette crise sanitaire qui affecte les Antilles françaises.
Il sera rediffusé sur France Ô dans la case « Investigations » le mercredi 6 mai à 20 h 55.
Sources :
Et pour élargir le sujet : «Toxiques Tropiques », de Jessica Oublié
Un titre en clin d’œil à « Tristes tropiques » de Claude Lévi-Stauss ? Il s’agit cette fois d’une bande dessinée, sur le même scandale du chlordécone. Elle nous fut présentée il y a quelque temps déjà, en cours de réalisation, à la Bibliothèque Universitaire de Schœlcher, sous l’égide de Florence Menez. Une création documentaire, fruit d’une longue enquête menée elle aussi aux Antilles par Jessica Oublié, que nous connaissions déjà en tant que scénariste talentueuse de « Péyi An Nou ». L’œuvre, en cours de finalisation, devrait être publiée le jeudi 15 octobre 2020.
Pour suivre la genèse du projet et l’avancement de la production :
https://mailchi.mp/f59c60405463/premire-newsletter-tropiques-toxiques?
Fort-de-France, le premier mai 2020