— Par Hayet Kechit —
Les épisodes caniculaires, qui déstabilisent de nombreuses régions du monde depuis le début de l’été, ne sont pas dus au hasard selon une étude publiée par le WWA, un réseau de chercheurs. En cause : le dérèglement climatique qui menace de rendre ces épisodes de plus en plus extrêmes et fréquents.
Jusqu’à quel point le dérèglement climatique est-il responsable des vagues de chaleur qui ont transformé, depuis le début de l’été, l’hémisphère Nord en fournaise ?
Ces épisodes caniculaires, de plus en plus extrêmes et de plus en fréquents, n’auraient pu avoir lieu sans le dérèglement climatique, ou ils auraient été « extrêmement rares », répond le World Weather Attribution (WWA) dans une étude publiée le 25 juillet.
Le réseau international de chercheurs rappelle que, depuis début juillet, les températures s’emballent de façon spectaculaire dans de nombreuses régions du monde, atteignant des records jusqu’ici inconcevables : 50 °C dans la vallée de la Mort aux États-Unis et dans le nord-ouest de la Chine. L’Europe n’est pas en reste, comme en témoignent les incendies qui continuent de sévir en Grèce, dans le sud de la France ou encore en Espagne.
Les vagues de chaleur comptent parmi les risques naturels les plus meurtriers
Parmi les autres enseignements au cœur de cette étude, le WWA pointe l’impact sur l’homme de ces épisodes caniculaires. « Des milliers de personnes meurent chaque année à cause de ces épisodes de chaleur » , selon les chercheurs. Ces derniers estiment ainsi que « les vagues de chaleur comptent parmi les risques naturels les plus meurtriers », mais qu’ils sont sous-évalués, en raison d’un retard dans la prise en compte de ces décès.
Plusieurs morts ont cependant déjà été relevés aux États-Unis, particulièrement parmi les migrants installés à la frontière mexicaine. L’Espagne, l’Italie, la Grèce, Chypre, l’Algérie auraient également signalé des décès dus à la chaleur, ainsi qu’une forte augmentation des hospitalisations.
Accélérer le déploiement des plans d’action contre la chaleur
Face à ces conséquences, l’étude relève toutefois l’efficacité des plans d’action sur la réduction de la mortalité liée à ces pics de chaleur. Mais, selon le WWA, « il reste urgent d’accélérer le déploiement des plans d’action (…) compte tenu de la vulnérabilité croissante due aux tendances croisées du changement climatique, du vieillissement de la population et de l’urbanisation ».
Les chercheurs invoquent surtout la nécessité d’opérer un véritable tournant écologique, avec une réelle prise de conscience du poids de l’activité humaine sur le dérèglement climatique. Autrement, l’homme devra se préparer à vivre dans un monde où ces vagues de chaleur, devenant alors de plus en plus fréquentes, seront le lot habituel.
Source : L’Humanité.fr