Le cyclone Chido dévaste Mayotte et frappe le Mozambique : un très lourd bilan humain et matériel

Le préfet redoute « plusieurs centaines », voire « quelques milliers » de morts dans l’archipel

Le cyclone Chido dévaste Mayotte et frappe le Mozambique : un très lourd bilan humain et matériel
Le cyclone Chido a frappé de plein fouet Mayotte et la région voisine, provoquant des destructions massives et un lourd bilan humain. Ce dimanche 15 décembre, la préfecture de Mayotte a levé l’alerte rouge, annonçant la fin de la menace cyclonique pour l’archipel. Cependant, elle a maintenu l’état d’alerte et activé la phase de sauvegarde, soulignant que la vigilance restait de mise, notamment en raison des risques de vagues-submersion. Les habitants, bien que la météo se soit améliorée, ont été invités à rester confinés pour ne pas gêner les secours, dont les interventions sont jugées essentielles dans cette phase de crise.
Les autorités de Mayotte ont fait état d’un bilan provisoire de 14 morts et près de 250 blessés suite au passage du cyclone. De nombreuses maisons ont été dévastées et des infrastructures essentielles, comme l’hôpital et les écoles, ont été lourdement endommagées. Selon le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, le bilan humain pourrait se révéler encore plus dramatique, notamment à cause des difficultés de communication et des coutumes locales d’inhumation rapide. Le rétablissement de l’eau et de l’électricité est en cours, bien que des précautions sanitaires soient nécessaires pour l’eau, qui doit être bouillie avant consommation.
La situation reste particulièrement difficile dans les bidonvilles, où un tiers de la population mahoraise vit dans des conditions précaires. Le cyclone a détruit une grande partie de ces habitations fragiles, exacerbant les difficultés déjà présentes. Le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaila, a indiqué que l’hôpital de Mayotte a dû gérer un afflux massif de blessés, avec des urgences absolues et relatives en grande quantité.
Le cyclone a également affecté les Comores, où les dégâts ont été moins sévères mais touchant principalement l’agriculture. Les autorités comoriennes ont mis en place une vigilance post-cyclonique après que les vents ont été moins violents que prévu, avec des rafales atteignant 70 km/h au lieu des 150 km/h anticipés. Malgré quelques glissements de terrain et déplacements de familles, le pire a été évité aux Comores, où l’agriculture, notamment les bananeraies, a toutefois subi de lourdes pertes.
Le cyclone s’est ensuite dirigé vers le Mozambique, frappant la ville de Pemba ce dimanche matin. Là encore, des rafales atteignant 260 km/h sont attendues, accompagnées de fortes pluies et de risques de glissements de terrain. L’Unicef et d’autres organisations humanitaires sont déjà sur le terrain pour fournir de l’aide aux populations affectées, tandis que les autorités surveillent de près la situation dans les provinces de Cabo Delgado et Nampula, où des destructions majeures sont à craindre. Des vidéos de Pemba montrent des scènes de dévastation avec des arbres déracinés et des maisons endommagées.
Au-delà des bilans matériels, cette catastrophe soulève des questions sur la vulnérabilité des régions insulaires face aux phénomènes climatiques extrêmes. Les experts prévoient que de tels événements deviendront plus fréquents avec le changement climatique, et des efforts de reconstruction et de préparation aux catastrophes devront être intensifiés pour faire face à l’ampleur de ces phénomènes dévastateurs.

M’A