— Par Robert Saé —
C’est sous ce même titre que nous publiions une tribune visant à dénoncer la campagne de désinformation massive lancée par les occidentaux contre Saddam HUSSEIN quand, au début des années 90, ils préparaient la guerre contre l’Irak. Nous interpellions, alors, l’opinion sur la nature fasciste de l’opération et quant aux objectifs impérialistes de l’entreprise.
Tous ceux qui aspirent à baser leurs positions sur la raison se doivent de prendre en compte les leçons de l’histoire. Les faits ont largement prouvé que les impérialistes occidentaux développent une stratégie consistant à diaboliser, les uns après les autres, tous les gouvernements qui constituent un obstacle au maintien de leur domination scélérate. Au moyen d’une campagne massive de désinformation, ils conditionnent l’opinion publique afin qu’elle avalise leur interventionnisme militaire. Ce sont les « charniers de Timisoara » en Roumanie avec les orphelins esclaves de CAUSESCU. Ce sont les armes de destruction massives de Saddam HUSSEIN en Irak, les camions de viagra distribués par KADHAFI à ses soldats en Lybie, pour qu’ils aillent violer les femmes. Au bout du compte, des agressions militaires bafouant le droit international, des dirigeants jetés en prison, comme Slobodan MILOSEVITCH ou Laurent BAGBO, ou bestialement assassinés. Aujourd’hui, tout le monde sait qu’il y avait eu mensonges et désinformation. Oui mais, les objectifs des agresseurs ont été atteints, à savoir la mainmise sur des régions stratégiques, le contrôle du pétrole et l’installation du chaos dans les régions où leur hégémonie était menacée*. Dans le même temps, hélas, les pays dépecés sont devenus un tremplin pour le terrorisme planétaire et les populations sont soumises à des souffrances indescriptibles. Ceux qui à l’époque, avaient applaudi ou « soutiré » les occidentaux ont-ils fait leur mea-culpa pour autant ? Non, puisqu’aujourd’hui, ils avalisent la campagne de désinformation et la subversion qui visent le VENEZUELA. Ainsi, au nom de la « démocratie » et affichant une compassion plus que sélective, ils se font, sans complexe, l’écho de la propagande des impérialistes et de leurs services secrets.
Les médias occidentaux ont d’abord préparé l’opinion en s’apitoyant sur le drame du « peuple vénézuélien affamé à cause de la politique irresponsable du Président MADURO ». Que les USA comptent 90 millions de personnes dans la pauvreté ou au bord de la pauvreté (2016), que l’Union Européenne en compte 120 millions, cela n’a pas de quoi émouvoir ! Que les mesures imposées par les gouvernements libéraux sèment massivement précarité, misère et détresse, cela ne doit pas remettre en cause leur maintien au pouvoir ! Sé an do MADURO yo pann !
Et puis, le rouleau compresseur s’est mis en marche, prétendant soutenir une opposition démocratique persécutée par Nicolas MADURO qui serait un dictateur !
Lynchage du jeune afrodescendant Orlando Figuera, brûlé vif par les manifestants de droite
Comment auraient réagi les gouvernements Etats Uniens et Européens, si des manifestants lançaient des cocktails molotov sur les policiers, saccageaient des centres sociaux et brûlaient vifs des partisans du gouvernement ? Que diraient les « démocrates » qui vilipendent le gouvernement vénézuélien ? On ne cesse de répéter qu’il y a eu 149 morts, en laissant croire qu’ils ont dus à la répression gouvernementale. Pourquoi les occidentaux ne répercutent-ils pas la liste de ces morts avec l’origine des décès établie par les autorités vénézuéliennes ? Pourquoi ne disent-ils pas un mot quant aux travaux de la « Commission Vérité et justice » mise en place par les autorités pour identifier les responsables des violences et qui travaille, entre autres, sur la base de preuves filmées. Les médias se sont bien gardés de dire que c’est avec un des acteurs du coup d’Etat contre CHAVEZ, que s’est enfuie leur fameuse Procureure Luisa ORTEGA.
A la tête de la subversion, ce sont bien des contre révolutionnaire d’extrême droite aux ordres de l’oligarchie et de la CIA qui sévissent. Certains d’entre eux ont une responsabilité directe dans le massacre de 3000 civils, les 27 et 28 février 1989 alors que la population se révoltait contre la cherté de la vie.
Une campagne odieuse a été menée pour présenter l’élection de la Constituante comme un coup d’Etat anti démocratique.
Il s’agit, au contraire, d’une réponse totalement démocratique portée par le peuple vénézuélien contre la stratégie de coup d’Etat Parlementaire mise en œuvre par les puissances occidentales, stratégie consistant à s’appuyer sur des élus corrompus pour déstabiliser les institutions dans les pays anti-impérialistes. Ne citons que les exemples du Honduras et du Brésil. Pourquoi, les « défenseurs » de « l’opposition majoritaire au Parlement » ne rappellent-ils pas les mesures illégales prises par cette dernière, telle la nomination de magistrats ? Pourquoi se gardent-ils d’expliquer le processus qui a conduit à l’élection de la Constituante. Tous les secteurs sociaux-professionnels ont été appelés à choisir leurs candidats (étudiants, marin pêcheurs, paysans, populations indigènes, etc.) Elue par plus de 8 millions de vénézuéliens, malgré les barrages et sabotages de l’opposition (qualifiée de démocratique par les occidentaux), elle a pour objectif d’inscrire dans la constitution l’impossibilité pour tout gouvernement de mettre fin aux missions sociales et de livrer les richesses du pays à des puissances étrangères.
Pensez-vous qu’une telle constituante permettrait qu’un dictateur Macroniste sabote les droits conquis par les travailleurs à coup d’ordonnance ? On comprend pourquoi les gouvernements aux ordres de la finance et des multinationales, voudraient empêcher ce précédent !
Mais, s’indignent nos « démocrates »: « c’est bien une dictature car des médias ont été fermés ! »
Des médias fermés, oui ! Mais pour quelles raisons ? Combien de sites internet ont été bloqués en Europe ces dernières années ? Combien de lycéens y ont été condamnés pour « radicalisation » ? La France est elle qualifiée de dictature pour autant ? La question est de savoir sur quelle base la justice appuie-t-elle ces décisions. Quel journaliste occidental s’est informé à cet égard ?
Y a-t-il subversion violente au Venezuela ? Oui ! Y a-t-il ingérence extérieure ? Oui ! Les oligarques d’extrême droite mènent-ils une guerre économique pour affamer la population et déstabiliser la Révolution Bolivarienne ? Oui !
Un Pays a-t-il le droit de prendre toutes les mesures nécessaires pour se défendre ? Mille fois oui !
Alors rejetons les jérémiades hypocrites de ces pseudo-démocrates qui ne se font absolument pas entendre pour dénoncer le massacre des Rohinjas en Birmanie, les centaines de milliers d’emprisonnement et la fermeture de tous les médias en Turquie, l’assassinat systématique de noirs par la police aux USA, etc.
Au nom du respect du droit à l’autodétermination des peuples et du principe de non ingérence, soyons solidaires du peuple vénézuélien et combattons sans concession la campagne de désinformation fasciste menée contre la Révolution Bolivarienne* !
Mobilisons-nous, pour faire circuler la vérité ! Mobilisons-nous pour nous opposer aux sanctions illégales et aux agressions militaires! Préparons-nous à résister ! Unissons nos forces contre les manœuvres des oligarchies et l’ingérence des impérialistes. L’heure de l’affrontement décisif s’annonce, que chacun choisisse son camp en toute conscience et en toute honnêteté.
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*C’est seulement en Syrie que la campagne contre le président Syrien, Bachir EL ASSAD, n’a pas suffit, à ce jour, à mettre le pays à genoux.
* Campagne qui se paie le luxe d’attaquer par ricochet « la France insoumise » coupable d’être ami de la cible diabolisée.