— Par Pierre Alex Marie-Anne —
C’est le défi que devaient relever les élus de la Guadeloupe réunis en congrès à Basse-Terre les 26 et 27 juin 2019.
Peut-on dire qu’ils y sont parvenus ? Ce serait faire montre de beaucoup d’optimisme ,tant la tâche s’apparentait à une mission impossible.
Concilier l’aspiration des dirigeants politiques locaux à une plus grande liberté d’action et à davantages de préogatives et de responsabités, sans risquer de remettre en cause les droits et acquis, notamment sociaux, auxquels la Population est légitimement attachée constitue une véritable gageure.
Plus facile assurémment ,à coup d’arguties juridiques ,et les juristes experts en la matière ne manquent pas pour ce faire , de tordre le cou à la Constitution et de lui faire dire ce qu’on veut bien qu’elle dise ( les articles 73 et 74 seraient quasiment interchangeables de même que les notions d’Etat Fédéral et Centralisé ), reste que le Principe de Réalité ,comme l’a souligné l’un des participants et non des moindres, demeure ne varietur.
L’Autonomie qu’à demi-mots on voudrait bien voir adopter bute et butera toujours sur cette règle d’airain de toute société politique, valable depuis la nuit des temps : «celui qui commande ,c’est celui qui paie ; autrement dit ,sans indépendance financière ,basée sur des ressources locales propres, elle ne peut-être qu’un leurre,au mieux une satisfaction de vanité personnelle dont les peuples devront payer un jour chèrement le prix.
Qui ne souscrirait en effet à ces idées mirifiques consistant à élaborer nous-mêmes nos propres règlementation et législation, à déterminer la nature et le montant des politiques et financements pubics qui doivent nous échoir, voire à maîtriser notre fiscalité et nos impôts?
Personne en vérité, sauf que le statut d’autonomie qui leur correspond ne peut être viable que fondé sur des ressources endogènes ; à défaut , il n’est qu’une spéculation sur le compte d’autrui, lequel en définitive reste le vrai maître des décisions. L’actuel Président de la République n’a pas dit autre chose en usant de cette formule cash: :« il n’y a pas de finances magiques», à chacun d’en faire son profit.
Si l’on écarte l’option de l’indépendance et du cortège de misère et de désordres qui l’accompgera inévitablement ,la seule alternative raisonnable est de se mettre humblement et sérieusement au travail pour tirer le meilleur parti ,dans le cadre institutionnel existant , de nos potentialités ; celui-ci qui nous garantit le droit intangible à la solidarité nationale n’exclut aucunement la possibilité d’adaptations ; tout le reste ,n’est que vues de l’esprit, rêve ou Poésie qui se heuteront tôt ou tard aux pépins de la réalité.
la Population ,elle ,ne s’y trompe pas , échaudée par les précédentes promesses fallacieuses, elle exige de savoir à quelle sauce on veut la manger et refuse d’acheter « chat an sak ».
On comprend dès lors la prudence de sioux de nos congressistes , devenus frileux ,qui ne parlent plus désormais que de méthode à définir et de conscience populaire à former au préable , ce qui ,vous l’avez compris , prendra du temps, beaucoup de temps.
Pierre Alex MARIE-ANNE