Mardi 15 avril au Grand Carbet du Parc Aimé Césaire, Fort-de-France
Sami Ameziane, plus connu sous le nom de scène Le Comte de Bouderbala, présentera son spectacle Le Comte de Bouderbala 3 le mardi 15 avril au Grand Carbet du Parc Aimé Césaire à Fort-de-France. Derrière ce pseudonyme volontairement décalé – un faux titre de noblesse emprunté avec ironie – se cache un artiste au parcours atypique, passé du monde du sport à celui de la scène.
Ancien basketteur, il s’est tourné vers l’humour il y a plus de dix ans, d’abord en foulant les scènes du Jamel Comedy Club, puis en se produisant sur les « open mics » de New York. De ces différentes expériences, il a tiré un style mêlant stand-up, sketchs, improvisation et narration. Le Comte de Bouderbala 3 est son troisième spectacle. Il s’inscrit dans la continuité des précédents, tout en prenant un virage plus personnel. Il y aborde notamment la paternité, la diversité des modèles familiaux, son rapport au cinéma, ainsi que les figures médiatiques contemporaines.
Le propos reste ancré dans l’actualité, mais sans esprit de provocation gratuite. Pour Ameziane, l’humour est avant tout un espace de liberté. Il se dit attaché à une parole directe, non censurée, mais toujours guidée par le rire du public. Il écrit seul ses textes, qu’il conçoit comme des moments de conversation avec la salle, sans chercher à imposer une vérité. Le spectacle revendique une certaine proximité avec le public – une dimension que l’artiste juge essentielle, notamment dans un contexte post-Covid où le lien social a été mis à distance.
Le ton est mordant sans être agressif, critique sans être donneur de leçons. Le Comte de Bouderbala s’autorise à évoquer, voire à détourner, des figures populaires comme Thomas Pesquet ou Gad Elmaleh, non pour les attaquer en tant que personnes, mais pour questionner ce qu’elles représentent dans l’imaginaire collectif et médiatique. Ce positionnement marque aussi sa volonté de rester à l’écart d’un humour formaté pour les médias. Il préfère la scène, qu’il considère comme un lieu de parole authentique, plus libre et plus immédiat.
Depuis 2014, il dirige également le Théâtre Le République à Paris, qu’il a racheté pour en faire un espace indépendant, dédié à la création humoristique. Ce choix reflète son désir de maîtriser son parcours, loin des réseaux classiques de promotion.
Le Comte de Bouderbala 3 s’inscrit donc dans une démarche cohérente : un spectacle qui conjugue observation sociale, anecdotes personnelles, rythme comique et sens du contact. Il ne s’agit pas d’un manifeste, mais d’un moment de partage où le rire, selon l’artiste, permet de rassembler, le temps d’une soirée, des spectateurs de tous horizons.
Ce rendez-vous du 15 avril au Grand Carbet s’adresse à celles et ceux qui souhaitent découvrir un humour ancré dans le réel, sans effet de manche, mais porté par un sens aigu de l’écoute et de l’échange.