Au moment de trouver des ressources, tous les acteurs du secteur ne sont pas logés à la même enseigne. Ceux de la musique ou du théâtre réclament une égalité de traitement avec le septième art
L’équité n’est franchement pas ce qui caractérise les aides accordées aux différents secteurs de la culture. Souvent le cinéma est dorloté, choyé et ses souhaits exaucés. Le théâtre a réussi à consolider le statut des intermittents, qui permet à cette filière de s’en sortir. Mais il n’en va pas de même de la musique, qui semble chanter en vain ses requêtes, ou du livre, dont les subsides se tarissent, et les arts plastiques restent les plus mal lotis.
Dans la dernière ligne droite de la campagne présidentielle, France Créative – le lobby des acteurs du secteur culturel – rappelle que la culture fournit dans l’Hexagone plus d’emplois que l’automobile (579 500 actifs selon ce regroupement, et 691 000 selon l’Insee). Malgré ce poids, personne ne se soucie de dresser un bilan de cette étonnante inégalité dans les ressources affectées aux différents arts.
Cette disparité de traitement caractérise pourtant la culture en France. C’est l’un des dossiers qui attendra le prochain ministre de la culture. Qu’on en juge. Le Centre national de la cinématographie et de l’image animée (CNC), qui finance le septième art et l’audiovisuel, a bénéficié, en 2016, de 639 millions d’euros de redevances et de taxes fiscales afin de financer la création (hors budget de fonctionnement). Sur la même période, le Centre national de la chanson, des variétés et du jazz (CNV), qui aide l’écosystème du spectacle vivant, voyait sa manne plafonner à 30 millions d’euros, celle du Centre national du livre (CNL), à 28 millions. L’association pour le soutien au théâtre privé ne recevait, lui, que 8 millions.
Un favoritisme rarement dénoncé
« Le cinéma fait des envieux. C’est un secteur très organisé depuis longtemps, qui, au moindre problème, sait se faire entendre dans les 24 heures au plus haut sommet de l’Etat, le plus souvent à l’Elysée, et les mesures nécessaires sont immédiatement prises », explique Patrick Bloche, président de la commission des affaires.
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