« Le Cheval » & « Le Cri de la Chair » de la Cie Seydou Boro

Samedi 28 avril 2018 à 20 h Tropiques-Atrium

Dans les yeux des chevaux, on se voit. On voit le tango de nos vies. Comment tenir sa verticalité d’hommes et de femmes dans une société qui se délite ? Comment alors façonner nos convictions politiques d’hommes intègres ? Comment échapper à ce mariage du mensonge et d’intérêt personnel qui tord le cou aux chevaux dignes ?
Cette création tutoie l’animal pour parler des hommes. Ce centaure déchu cherchant son équilibre mais déjà à terre, peine à se relever. La danse est construite dans une tension avec la physicalité du cheval qui finit par se liquéfier, comme ces gens qui abandonnent, se mettant à l’abri, reniant tout combat pour vivre dans la peur et égarant ainsi leur cheval intérieur. La musique est construite comme les claquements du slameur. Les instruments au fur et à mesure se désaccordent. Le monde perd son cheval. 
Après un long compagnonnage avec Salia Sanou, Seydou Boro a choisi de présenter seul cette nouvelle pièce chorale.
Cie Seydou Boro Le Cheval

Coproduction : La Briqueterie – CDC du Val de Marne, Centre des Bords de Marne – le Perreux sur Marne,
Théâtre Jean Lurçat – scène nationale d’Aubusson & Dansstationen – Malmö
Avec le soutien de : l’ADAMI & du Conseil Départemental du Val-de-Marne
Chorégraphie & Interprétation : Seydou Boro

 

Le Cri de la Chair

La danse butôh japonaise (également appelée danse de l’obscurité ou de l’âme) est l’une des sources d’inspiration du spectacle « Le Cri de la Chair » du danseur, chorégraphe et musicien burkinabé Seydou Boro. La troupe est réunie dans un espace délimité évoquant le « fogo ». En langue dioula, le « fogo » est un lieu public où les gens ont le droit de parler des sujets les plus sensibles et difficiles. Le cri dont il est question dans le titre est celui d’un groupe dont chaque membre recherche le moyen d’avancer ensemble, d’une multitude qui exprime dans un souffle unique le mouvement d’un corps unique. Vous entendez des chants et des textes en fon, la langue parlée dans le sud du Bénin. La poésie parle du corps en tant que matière « brute », de ses douleurs, ses joies, son vieillissement. « Le Cri de la Chair » est un spectacle physique sur la douleur, la sueur et les larmes, mais aussi sur la force puisée dans le fait d’être ensemble.
Le Cri de la Chair est un questionnement sur nos catastrophes contemporaines, ce qu’elles impriment dans les corps et ce qui se joue entre les vivants de consolation et de résistance.
Ce projet tisse à partir des danses africaines une expression contemporaine du mouvement, irriguée des énergies traditionnelles du bûto et du flamenco. C’est une pièce sur le cheminement du corps, sous-tendu par toutes les difficultés de son environnement et qui finit tout de même par danser cette inéluctabilité de l’épreuve, cette expression du difficile. Le Cri de la Chair est un cri de groupe dans lequel les individus cherchent un unisson pour avancer ensemble.
« Les corps parlent avec leurs tripes tant la chorégraphie de Seydou impose des ondulations qui se prolongent des pieds jusqu’au bout des doigts »

– Danser Canal Historique Chorégraphie : Seydou Boro
Danseurs : Lauriane Madelaine, Boukson Séré,
Bienvenue Bazié, Seydou Boro & Ousseni Sako
Musicien : Tom Diakité
Chanteuse : Perrine Fifadji
Composition musicale : Khalil Hentati
Création son, Direction technique & Scénographie : Eric Da Graça Neves
Création costumes : Laurence Ayi
Création lumière : Anne Dutoya
Avec le soutien de : l’Onda – Office national de diffusion artistique
Cie Seydou Boro

Seydou Boro

Né en 1968 à Ouagadougou, au Burkina Faso, Seydou Boro suit dès 1990 une formation d’acteur au sein de la compagnie de théâtre Feeren, dirigée par Amadou Bourou. Il est ainsi dès 1991, interprète pour le théâtre dans Marafootage de Amadou Bourou (premier prix au Festival international du théâtre du Bénin), puis dans Œdipe roi de Sophocle (mise en scène d’Éric Podor). À l’écran, il incarne le rôle-titre de Soundjata Keïta, dans Keïta, l’héritage du griot de Dani Kouyaté (primé au Festival panafricain du cinéma de Ouagadougou).

En 1992, il rencontre Salia Sanou. Ensemble, ils intègrent la compagnie Mathilde Monnier au CCN de Montpellier l’année suivante, puis fondent leur propre compagnie, salia nï seydou, en 1995, avec leur première pièce, Le Siècle des fous.

Tout en assumant ses fonctions de co-directeur artistique du Centre de développement chorégraphique de Ouagadougou et en développant sa stimulante collaboration avec Salia Sanou, Seydou Boro réalise des films documentaires sur la danse créative africaine, La Rencontre (52 min, 1999, diffusion ARTE – 2000) et La Danseuse d’ébène (56 min, 2002, premier prix du festival Vues d’Afrique 2003) et des films courts de fiction autour de la danse, C’est ça l’Afrique, Visas, Le Cheval, On s’en fou, La Fissure. En 2002, il écrit la pièce de théâtre L’Exil dans l’asile.