— Florence Santrot —
Yeux qui piquent, nez qui coule, larmoiements, éternuements à répétition… tous ces symptômes caractérisent les allergies aux pollens. La rhinite allergique, causée bien souvent par le pollen mais pas seulement, est aussi surnommée « rhume des foins » ou « pollinose ». Entre avril et mai, cette maladie saisonnière touche les voies respiratoires supérieures. Et, bien que bénigne, est très handicapante pour celles et ceux qui en sont victimes. En cause, les pollens combinés à la pollution et au réchauffement climatique.
Selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), ce serait près d’un adulte sur trois (30 %) qui souffrirait d’une allergie au pollen en France. Chez les enfants, la proportion est moindre : 7 à 20 %. Une autre étude épidémiologique, parue en 2008 dans la Revue Française d’Allergologie et d’Immunologie Clinique, faisait état d’une forte recrudescence des cas depuis 25 ans. Elle estimait que « la prévalence de la rhinite pollinique triplé en 25 ans dans la population française ».
Le dérèglement climatique en cause
Pour expliquer cette hausse rapide du nombre de victimes de rhinites allergiques, il faut comprendre le fonctionnement de la reproduction des plantes. « Selon les espèces, il est transporté soit par les insectes – plantes entomophiles – soit par le vent – plantes anémophiles. C’est ce dernier type de reproduction qui pose problème puisque ces pollens « entrent naturellement en contact avec les muqueuses respiratoires et oculaires du fait de leur taille plus réduite », souligne L’Anses.
L’Agence de sécurité sanitaire précise les principales sources dans l’Hexagone : « Les pollens les plus problématiques en France sont ceux des cupressacées [famille des cyprès] dans le Sud-Est, des graminées sur tout le territoire, des bétulacées [famille des bouleaux] dans le quart nord-est et de l’ambroisie à feuilles d’armoise dans la vallée du Rhône. » Or, la hausse des températures due au réchauffement climatique, les saisons polliniques deviennent s’étalent dans le temps.
« Des études expérimentales montrent également que l’élévation des températures atmosphériques et la concentration en CO2 rend certains pollens plus allergisants », note l’Anses. En effet, la présence accrue du dioxyde de carbone dans l’atmosphère booste la production de pollens. Ainsi, dans le cas de l’ambroisie, elle produit nettement plus de pollens (+131 %) par rapport à la période préindustrielle. La quantité d’allergènes se fait aussi plus présente dans les pollens.
La pollution aussi en cause dans les allergies aux pollens
L’Anses pointe aussi du doigt la pollution dans l’augmentation des cas d’allergies aux pollens. Selon elle, « certains polluants chimiques peuvent moduler la réaction allergique de différentes manières : soit en abaissant le seuil de réactivité bronchique et/ou en accentuant l’irritation des muqueuses nasales ou oculaires chez les sujets sensibilisés, soit en modifiant l’allergénicité des grains de pollen, par modification de leur paroi et de leur contenu protéique. »
La pollution atmosphérique fragilise en effet nos muqueuses et la structure des pollens en est modifiée. Ce qui les rend plus agressifs pour nos voies respiratoires.
Quelques recommandations de base pour réduire les effets des allergies aux pollens
Parmi les recommandations pour tenter de limiter les effets de ces rhinites allergiques, il est conseillé de :
- Rincer ses cheveux le soir
- Aérer son intérieur au moins 10 minutes par jour avant le lever et après le coucher du soleil
- Évitez de faire sécher le linge à l’extérieur
- Garder les vitres fermées en journée, quand la concentration de pollens dans l’atmosphère est la plus forte
Florence Santrot
Passionnée de montagne et de trail, je suis une adepte des déplacements doux. Ayant débuté ma carrière dans les nouvelles technologies et les thématiques tech au sens large, je reste une geek dans l’âme.
Source : WeDemain