Le carnaval de la Martinique est né de la rencontre des cultures européennes et africaines durant la colonisation Il a connu son heure de gloire à la fin du XIXe siècle.En 1902, l’éruption de la montagne Pelée détruisit la ville de Saint-Pierre. 30 000 habitants périrent, mais la tradition du carnaval se perpétua à Fort-de-France. Les festivités du « mercredi des cendres », typiquement martiniquaises, se retrouvent aussi en Guadeloupe et en Guyane.
Il ne faut pas s’étonner de voir des obscénités dans le carnaval martiniquais qui est ouvert à tous et qui encourage la spontanéité. Les malpropres sont des personnages incontournables des jours gras et les chansons grivoises sont légion. Le carnaval ne peut se faire sans les bwadjaks, les vieilles voitures, automobiles arrangées pour la période, parfois taguées ou couvertes de photos. Sur le toit on peut y voir une baignoire, un bwabwa (personnage à l’effigie d’un homme politique ou d’une célébrité) ou des personnes. À cause d’incidents, les voitures doivent désormais être contrôlées. Chaque année les travestis et les personnages les plus traditionnels (Touloulous, Neg Gwo Siwo, Mariane Lapofig, Caroline Zié Loli, Medsen Lopital) ressortent dans les rues. Les personnes qui se contentent de regarder le carnaval sont péjorativement appelés cocofiolo par les vidéyeurs qui suivent les chars et les groupes à pied.
Déroulement
Les manifestations commencent un peu plus tard que dans les deux autres départements français d’Amérique (DFA), généralement après l’épiphanie, soit début janvier. Chaque week-end, dès le début de la saison du carnaval, des parades d’orchestres de rues et de groupes à pied déguisés animent Fort-de-France et les communes de l’île mais avec beaucoup moins d’ampleur que pendant les jours gras. Des élections de reines sont organisées dans les communes, il y a aussi parfois des spectacles carnavalesques et des expositions. Les concours de chansons de carnaval sont assez confidentiels par rapport à ce qui se passait il y a quelques décennies.
Comme partout, le carnaval de Martinique s’appuie sur une musique et une gestuelle spécifique. Une bonne chanson de carnaval s’appuie sur l’actualité tout en utilisant la dérision. La participation des orchestres de rue est relativement récente avec une première expérience qui remonte à 1975, contrairement aux autres composantes de la fête qui sont identifiées depuis le carnaval de Saint-Pierre d’avant l’éruption.
Fort-de-France avec ses 98 000 habitants et une organisation prise en compte par la municipalité (Mission carnaval depuis quelques années) concentre naturellement chaque année le public et les carnavaliers, mais le carnaval de Martinique se déroule en fait sur toute l’île avec des moyens divers, et certaines communes de moindre importance ont un très beau carnaval. Les enfants de tous âges ne sont pas en reste avec leur propre programmation.
Toutes les catégories d’acteurs du carnaval sont mis en valeur chaque année depuis 1997 par les 12 « trophées du carnaval de la Martinique » (et 24 distinctions) qui sont le résultat du vote du public par internet et par bulletin, un 13e Trophée étant réservé au jury. D’autres récompenses existent avec les « Vaval d’or » de la Ville de Fort-de-France depuis 2004.
Les lycéens organisent leur propre élection du Roi et de la Reine des lycées, souvent dans les boîtes de nuit. Elle s’apparente à une élection de miss.
Samedi gras
C’est le jour de la sortie des Reines.
Dimanche gras
C’est le jour de la présentation de Vaval, bwabwa géant. Depuis quelques années, on hésite à caricaturer une personne bien définie, préférant la dénonciation d’une cause ou la mise en avant d’un événement ayant marqué l’année. Le Vaval 2010 représentait un profiteur, comme indiqué sur son chapeau, gardant des billets de 200 euros et se moquant des Martiniquais qui achètent des produits « BCBA » (en référence à la grève générale de février 2009 où le carnaval avait notamment été annulé). En 2011, Vaval était une pieuvre aux huit bras tentaculaires qui symbolisait la crise. 2012 voit revenir l’apparence humaine traditionnelle à travers l’image de deux hommes, dont l’un voilé, avec une bague au doigt : référence au « mariage pour tous », discuté (hasard du calendrier) cette semaine-là à l’Assemblée nationale (et voté en première lecture le mardi gras).
Lundi gras
Avant le lever du soleil, des groupes à pied (souvent des voisins ou des amis) sillonnent les quartiers et réveillent la population, incitant les gens à les suivre en faisant des vidés en pyjama. L’après-midi, les plus gros carnavals se font dans le Sud (la parade du Sud) et à Fort-de-France, où la tradition des mariages burlesques n’est plus vraiment respectée, du fait de la concurrence de la Parade du Sud. Il y a dans les rues des parodies de mariages avec des hommes déguisés en femmes et des femmes déguisées en hommes.
Mardi gras (jour férié)
Le mardi gras est l’un des jours où la ferveur populaire est la plus grande. Les carnavaliers sont en rouge et noir. Les diables rouges ornés de cornes sur la tête et de bouts de miroirs cassés sur le corps sortent dans les rues. Les Papa diab sont les diables qui effrayent le plus les enfants.
Mercredi des cendres : Sortie des diablesses, la foule est en noir et blanc pour l’incinération de Vaval le Roi du carnaval (grand pantin de bois). Vaval qui symbolise le carnaval est brûlée alors que la foule en délire le pleure tout en s’amusant. Vaval est mort vive le vaval de l’année d’après. Le Vaval est souvent un personnage symbolisant un politicien ou un fait de société , une personne célèbre etc.
Sources :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Carnaval_de_Martinique
http://carnavalmartinique.free.fr/presentation2.htm