Le théâtre « jeune public » a le vent en poupe et les grandes salles s’y mettent, fleurant le bon filon. Rien qu’à Paris, plus de 200 pièces se disputent l’affiche cet hiver. Il y aura de la casse.
Embarquer dans les aventures musicales d’Emilie Jolie, s’essayer aux tours de passe-passe avec L’Ecole des petits magiciens, entendre les mots d’un grand auteur grâce à Tout Molière, découvrir en chair et en os les héros de Disney, de Peter Pan au Livre de la jungle, voir sur scène ceux de ses livres préférés, T’choupi et Petit Ours brun, se prendre pour un héros du Moyen Âge grâce à Chevaliers, revisiter les contes de Perrault avec Pauvre Méchant Loup…
Rien qu’à Paris, plus de 200 spectacles pour enfants, dont une quinzaine à gros budget, se disputent l’affiche et tournent désormais, pour certains, en province. Il y en a pour tous les goûts, tous les âges, toutes les bourses. Idéal pour faire décoller quelques heures nos gamins de leurs écrans, les mettre au chaud pendant les longs week-ends d’hiver, et s’offrir une sortie en famille.
Dans une société où l’enfant est plus que jamais roi, où rien n’est assez fou pour lui faire plaisir et favoriser son épanouissement, les grands théâtres ont senti le filon. Et vu, dans le spectacle jeune public, un moyen de compenser la baisse de fréquentation des pièces pour adultes. A Paris, la Michodière, le Palais-Royal, la Gaîté Montparnasse, le Saint-Georges, les Variétés ou le Comedia, tous ont choisi d’ouvrir davantage leurs salles pour attirer une nouvelle clientèle. « Il y a une forte demande à satisfaire, justifie Jean-Manuel Bajen, directeur du Théâtre des Variétés et heureux programmateur du Livre de la jungle. Il y a six ans, nous nous sommes lancés. Aujourd’hui, nous leur vendons clés en main certaines de nos créations et de plus en plus de jeunes auteurs nous proposent des projets. C’est une économie intéressante : alors qu’une pièce traditionnelle coûte entre 400 et 500.000 euros, Peter Pan ou Le Livre de la jungle, c’est entre 150 et 200.000 euros. Mais il faut jouer les équilibristes pour s’en sortir financièrement. »
Une soixantaine de représentations pour être rentabilisé
Pour les grands théâtres d’au moins 600 places, la difficulté est de rester dans une gamme de prix réduits, n’excédant pas 40 euros. « Pour les petits, les parents veulent payer petit, ajoute Jean-Manuel Bajen. Nous nous en sortons grâce à une jauge importante qui permet de vendre beaucoup de tickets. Mais il faut trouver des astuces pour créer du spectaculaire sur scène sans que cela coûte trop cher. Et il faut être original pour faire la différence car l’offre est pléthorique. »…
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