— Par Pierre Alex MARIE-ANNE —
Les dirigeants en place ne cessent de revendiquer davantage de compétences et de pouvoirs, ils ont même la prétention d’être les seuls maîtres de la Martinique mais ils s’avèrent incapables ,en deux ans de mandature, de régler les problèmes de fonctionnement d’un service de transport par bus articulés, qui a tout de même coûté au contribuable la bagatelle de 400 millions d’euros.
Lors de la dernière séance plénière de la Collectivité Territoriale de Martinique ,le summum de l’intox et de l’inefficacité a été atteint ; on se serait cru dans une cour d’école à entendre l’excuse pitoyable avancée , pour justifier le retard à répétition au démarrage du TCSP : ‟ce n’est pas moi le responsable monsieur, c’est l’autre ‟ ; l’autre en question étant en l’occurrence la CACEM, à qui on est censé avoir donné l’ordre de démarrer le service au premier septembre ».
C’est vraiment prendre les martiniquais pour des imbéciles ,des tèbès comme on dit chez nous, car cette affirmation péremptoire est une contre-vérité manifeste, un non-sens absolu qui ne grandit pas ses auteurs.
Ce n’est pas la CACEM qui a construit ni financé le TCSP , elle n’en est pas propriétaire pas plus que des infrastructures sur lesquelles il est appelé à rouler ; elle n’est qu’un simple exploitant désigné , qui peut parfaitement décider de se retirer de cette desserte particulière si ca lui chante.
Sachant que le transport public est par nature structurellement déficitaire et donc subventionné, l e véritable nœud de l’affaire ,que ce retentissant tour de passe-passe cherche à masquer , est comme toujours et avant tout, d’ordre financier : qui doit payer pour le déficit prévisionnel et l’indemnisation éventuelle des Taxicos, condition sine qua non de la mise en service du TCSP ?
la réponse à cette question essentielle est d’une évidente clarté et ne souffre d’aucune ambiguïté : le maître d’ouvrage , propriétaire de l’ensemble du matériel roulant et des équipements du TCSP, à savoir la CTM, subrogée dans leurs droits et obligations aux ex-conseils Régional et Départemental.
Les trois communautés d’agglomération peuvent certes apporter une contribution volontaire , mais ce ne peut être qu’à la marge ,car rien ne les y oblige au stade actuel de cette opération , qu’elles n’ont en effet aucunement initiée.
De plus ,nul n’ignore que ‟Martinique Transport″, à qui incombe désormais l’organisation générale du transport, tant terrestre que maritime, et la perception des ressources y afférentes, est sous le contrôle de la CTM qui en assure la présidence en sa qualité d’actionnaire, largement majoritaire.
Au lieu de chercher à se défausser par des imprécations aussi tonitruantes qu’inconsistantes, ou de se livrer à des chasses aux sorcières stériles , les dirigeants de la CTM feraient bien de se retrousser les manches pour assumer enfin leurs obligations concernant cette opération, dont la concrétisation sous la forme de l’ entrée en service régulier des BHNS ,est impatiemment attendue par la population .
Ce faisant , Ils démontreraient à tous nos concitoyens ,en proie au doute, qu’ils ne s’étaient pas fourvoyés en prenant le risque de leur confier des responsabilités , qui pour l’heure semblent les dépasser.
Pierre Alex MARIE-ANNE