Le Biguine Jazz Festival : une 4ème étape à oublier 

— Par Roland Sabra —

Pas facile de se garer près du Kinky mango coincé entre entre un vendeur de pièces automobiles et un marchand de matériaux de construction. Les places sont peu nombreuses et les boutiquiers des environs veillent sur la rareté.

Le Kinky mango s’organise autour de deux niveaux. Au rez-de-chaussée le bar et quelques tables, à l’étage la salle du DJ et là aussi quelques tables le long des murs. Sur les murs, côté plaine du Lamentin des lambris en plastique, jaune, orange, bleu, vert. De l’autre côté se trouve le DJ dans une vague case de bambou en surplomb dans un décor de fleurs défraîchies, occupée par une femme qui en impose, plongée dans la gestion des platines, indifférente à un public en rapport avec le nombre de places de parking. Entre les deux, un autre espace bar avec ses barmaid et ses barmen qui feront la salle mollement sans mettre la pression sur les clients qui se font attendre. Au plus fort de la soirée ils seront six ou sept douzaines, très souvent en couples homme/femme, femme/femme, des trentenaires en majorité avec quelques déclinaisons dominos. C’est tendance.

Dans le bruit sourd, lancinant construit autour de basses et de percussions les conversations luttent avec obstination pour exister. Le programme officiel du Biguine Jazz Festival disait à partir de 19h. À comprendre comme l’heure à partir de laquelle les portes de l’endroit s’ouvrent. La prestation de l’artiste, Sly Johnson est annoncée pour 21h. Il fera une première et timide apparition vers 21h 45, prendra les commandes des platines et officiera ainsi toute la soirée. La « quintessence du chant » annoncée fera «  pshitt » ! Reste à attendre la dernière journée du Biguine Jazz Festival pour laquelle l’artiste est prévu en clôture de la manifestation. L’équipe du BJF qui avait désertée ce soir là semble avoir délégué à une boîte privée la gestion de la prestation. Ce faisant elle se fourvoie en abandonnant le label sans avoir de maîtrise sur son usage. Où était la biguine, où était le jazz, ou étaient les musiques caribéennes, excepté en ouverture le mixage de Fanm Matinik Dou, cette antienne ravaudée jusqu’à la corde ?

La soirée n’était pas à la hauteur du Biguine Jazz Festival. À oublier.

Fort-de-France, le 15/08/19

R.S.

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