« Le bar des Amériques » par Alfred Alexandre édité chez « Mémoire d’encrier »
L’écrivain martiniquais Alfred Alexandre présentait son dernier roman au festival « Etonnants Voyageurs » de Saint-Malo (du 14 au 16 mai 2016). « Le bar des Amériques » conte l’amour perdu entre deux protagonistes dont l’existence dérive. L’auteur écrit sur les désirs, les manques et les douleurs. Projecteur sur la plume d’un écrivain qui fait des vagues…
Les îles sont propices à la littérature, qu’elles soient bretonnes ou caribéennes… A Saint-Malo, le festival « Etonnants Voyageurs » qui vient de s’achever, a réuni des écrivains aux univers variés. Parmi eux Alfred Alexandre, l’un des chefs de file de la nouvelle génération d’écrivains antillais, au parcours auréolé de plusieurs prix littéraires.
Après des études de philosophie à Paris, Alfred Alexandre retourne en Martinique, où il vit et exerce actuellement la profession d’enseignant-formateur en français. « Bord de canal », son premier roman publé en 2005 a obtenu le « Prix des Amériques insulaires et de la Guyane 2006 ». Son premier texte théâtral, « La nuit caribéenne », avait été choisi parmi les dix meilleurs textes francophones au concours général d’ETC Caraïbe en 2007.
A Saint-Malo, Alfred Alexandre est venu présenter son nouveau roman « Le bar des Amériques ».
Reportage : C. Tortel / M. Bouretima / Y. Kherfi
L’argument :
Le souvenir et la douleur installent Bahia. Trente ans qu’elle croit pouvoir briser cet enfermement lorsqu’un matin, sur le bord évanoui de la mer, elle rencontre, comme dans un miroir, un autre visage de l’errance, en la personne de Leeward, ancien passeur de clandestins dont l’existence chimérique se limite à boire en compagnie de son vieux complice, Hilaire. Écriture du désir et de l’absence, « Le bar des Amériques » est le roman de l’amour perdu.
Un roman engagé
Après « La part intime », un essai sur Aimé Césaire, il reprend dans « Le bar des Amériques » les thèmes qui lui sont chers : « C’est une référence aux îles dispersées, comme autant de comptoirs dans l’espace géo-stratégique qu’est la Caraïbe. Ce sont des espaces déconstruits sous la domination des puissances impériales », explique-t-il.
Avec ce nouveau roman, Alfred Alexandre s’attache donc à l’un de ses thèmes favoris, l’errance, pour peindre le miroir d’une société qui flanche. Tout au long du récit, dont l’espace central est le huis-clos d’un bar échoué au rez-de-chaussée d’un hôtel à l’abandon, la solitude des personnages est aggravée par quatre motifs que sont les conteneurs, l’île, le naufrage et les migrants.
Le roman est paru chez « Mémoire d’encrier », une maison d’édition américaine basée à Montréal.