La Première Délégation Internationale des Femmes Cinéastes Cubaines aux Etats-Unis a parcouru, entre le 6 et le 25 mars, plusieurs villes étasuniennes telles que New York, Los Angeles et Miami, présidé par la cinéaste Marina Ochoa, fondatrice et directrice de la Médiathèque de la Femme Réalisatrice « Sara Gómez ».
Marina Ochoa, accompagnée de Luis Notario, assesseur de la présidence de l’Institut Cubain de l´Art et de l´Industrie Cinématographique (ICAIC) et coordonnateur et producteur de l´événement, et Claudia Rojas, actrice et réalisatrice participant à l´échantillon, ont soutenu des rencontres avec la presse nationale au siège de l´ICAIC, où ils ont offert des détails sur de cette expérience sans précédent pour la cinématographie de l´île.
Marina Ochoa a précisé que la rencontre a favorisé le lancement international de la Médiathèque de la Femme Réalisatrice et la promotion et le sauvetage de la visibilité de la significative œuvre esthétique des cinéastes cubaines.
Un autre avantage de l´événement a été l’obtention d’un budget pour le sous-titrage d´un grand nombre de films, un élément important pour garantir la promotion internationale des œuvres, leur placement sur le marché international du film et dans les festivals du septième art.
Le programme de l’échantillon a inclus principalement la projection de plus de 30 ouvrages appartenant à 26 cinéastes, se caractérisant par la représentation de toutes les générations de réalisatrices de l´île et par une pluralité conceptuelle, thématique, esthétique et formelle, s’étendant sur plus de 40 ans de la production cinématographique féminine cubaine.
Le film Oración de Marisol Trujillo a été l’œuvre sélectionnée pour l’ouverture du premier Echantillon International des Femmes Cinéastes Cubaines aux Etats-Unis où ont été présentés ceux de Rebeca Chávez, Gloria Rolando, Lourdes de los Santos, Sara Gómez – dont son anthologique De cierta manera – ou de Claudia Rojas – Derecho de ser –, parmi d’autres.
Treize programmes ont été présentés dans des salles telles que l’Egyptian Theater, d’Hollywood ; le Tribeca Cinema, siège du traditionnel Tribeca Film Festival, de New-York, ou le Coral Gable Art Cinema, de Miami. Il y a eu aussi des projections dans d’importantes universités de ces trois villes, des rencontres avec des réalisatrices étasuniennes, des conférences et d’autres échanges.
Les journaux Los Ángeles Times et Chicago Tribune, parmi d’autres médias imprimés et numériques de ce pays, ont couvert cet événement qui a été parrainé par un important groupe d’institutions liées au monde du cinéma.
Luis Notario a souligné l´importance de la réception des œuvres dans la ville de Los Angeles et il a précisé que les réalisatrices ont reçu une reconnaissance pertinente du gouvernement et des autorités culturelles de la ville à l’occasion de la Journée de la Femme et pour leur importante contribution au cinéma.
Il a également mis en évidence l´échange entre les cinéastes cubaines et étasuniennes, dont un grand nombre sont des personnalités du septième art comme Annette Bening, Laura Bickford, Lisa Cholodenko, Isabel Cueva, Naomi Foner, Paula Wagner, Susan Sarandon qui, en collaboration avec Oliver Stone, Sean Penn, Benicio del Toro, Héctor Elizondo et des institutions de grand prestige, comme la propre Académie, ont exprimé publiquement leur soutien à cette initiative des réalisatrices cubaines.
Luis Notario a commenté qu’on apprécier qu’il y a différentes thématiques qui touchent les femmes, aussi bien cubaines qu’étasuniennes, au-delà des contextes d’inégalités. Ceci se constate dans le fait que les réalisatrices ont souligné les préoccupations qu’elles ont en commun, ce qui est très intéressant quant à la construction d’une perspective de genre sur ces questions.
Quant à la nature de la Médiathèque, sa directrice a déclaré : « Ce n’est pas quelque chose de conventionnel, ce n’est pas un simple entrepôt des matériels audiovisuels, la Médiathèque est conçue depuis ma vision de réalisatrice et avec un échange avec d´autres cinéastes touchées comme moi par l´invisibilité de notre production ; son but est de sortir la cinéaste cubaine et son œuvre de cette invisibilité ».
Interrogée sur les plus importantes actions proposées par la Médiathèque, sa directrice a informé qu’une réunion des femmes membres de la Médiathèque se déroulera prochainement et qu’un concours de scenarii de longs-métrages de fiction sera organisé « car la grande faiblesse de la cinématographie cubaine est l´absence de femmes cinéastes qui réalisent des longs-métrages. La prétention du concours est de gérer le financement pour les scenarii primés, grâce aux organisations internationales engagées dans la collaboration à cet égard.
Marina Ochoa a également annoncé qu´un autre des objectifs est la recherche de fonds pour restaurer les matériels détériorés. « Nous voulons également que les œuvres des cinéastes aient leurs affiches et nous allons convoquer un concours à cette fin », a-t-elle précisé également.
Elle a aussi commenté « La Médiathèque, qui est une action de genre et un projet de l´ICAIC, est celle de la réalisatrice cubaine et de sa diaspora. Irene López Cuchilán, ne vivant pas à Cuba, était présente dans cet événement et d´autres jeunes femmes qui ont quitté Cuba quand elles étaient enfants et qui sont actuellement cinéastes, ont remis des films pour les fonds de la Médiathèque, pour en être membres, et elles ont demandé à participer à la prochaine rencontre nationale. Leurs films sont inclus sous la curatelle de cet échantillon national, dans lequel on espère un groupe de cinéastes étasuniennes ».