Dans un texte daté du 7 décembre 2007, rendu public (Journaux et Radios), dont le titre était « Droits de l’homme – Santé – Démocratie », nous abordions diverses questions dont celle de la pollution de nos sols et de nos eaux par le Chlordécone. Précisément sur ce sujet, nous écrivions ceci : « Les droits de l’homme ne sont pas seulement des droits qui s’appuient sur de grands principes immatériels d’ordre philosophique comme ceux que l’on peut lire sur le fronton des édifices publics, « Liberté, Égalité, Fraternité » et qui s’opposent au racisme et à la xénophobie ou, encore, qui constituent le socle des institutions politiques, République, Démocratie. Ce sont aussi des droits très concrets tels que le droit de respirer un air pur, le droit de boire une eau non polluée, le droit de manger des produits agricoles non contaminés, le droit à la santé. Aussi, la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) suit-elle avec beaucoup d’attention l’évolution du dossier de la pollution de nos sols par le Chlordécone. Outre la question de santé publique qui concerne tout le monde, la LDH Guadeloupe se soucie du devenir des agriculteurs qui se retrouvent, sur ces terres contaminées, avec des contraintes parfois insurmontables. Elle s’inquiète également du devenir des surfaces agricoles qui ont été contaminées pour de très nombreuses années.
Par ailleurs, la Ligue s’étonne de ce qu’il paraisse si difficile à la Justice de faire droit à la demande des associations de citoyens qui veulent que les responsabilités dans cette affaire soient clairement établies.
La succession de faits qui part de sociétés privées et aboutit à l’administration de l’État, avec l’acquisition de brevets pour la fabrication d’un produit déjà connu pour sa dangerosité, pour les premières à la signature de dérogations autorisant la poursuite de son utilisation dans les bananeraies, pour la dernière, pose nombre de questions sur les articulations de notre société. En tout cas, un tel processus dont on constate les résultats particulièrement dommageables, mérite un éclairage des plus précis. S’il est raisonnable de penser que la description détaillée du processus peut être confiée aux soins d’une commission d’enquête (parlementaire, par exemple), en revanche, les dommages, encore mal évalués, exigent des suites qui, elles, ne peuvent être que du ressort de la Justice. »
10 ans après,
Compte tenu d’éléments du « Plan Chlordécone » qu’elle juge inadmissibles, l’Association « EnVie-Santé » ─ dont le Président est par ailleurs un membre de la LDH ─ compte entamer une procédure en Justice contre l’État. Forte de ce qui précède, et des actions d’accompagnement menées aux côtés d’autres associations pour la défense de la santé et plus généralement de notre environnement, la Fédération de Guadeloupe de la Ligue des Droits de l’Homme soutient cette initiative. Elle invite tous les citoyens à apporter leur contribution à ce projet, et pour cela à consulter le site « Kiss Kiss Bank Bank » (https://www.kisskissbankbank.com/guadeloupe-et-martiniqueune-surexposition-aux-pesticides-unique-au-monde?ref=category) sur lequel le Président de « EnVie-Santé » lance une collecte de fonds afin d’avoir les moyens nécessaires à la procédure.
Le Président de la LDH