» L’atelier » de J-C Grumberg dans une mise en scène de Julie Mauduech

3, 4, 6 & 7 mai 2016 19h 30 au T.A.C.

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Résumé

Dans un atelier de confection, de 1945 à 1952, des employés travaillent et, entre rires et larmes, racontent leur vie pendant l’Occupation et dans l’immédiat après-guerre : un Juif qui a été déporté, un autre qui a vécu caché en zone occupée, une troisième qui s’est réfugiée en zone libre, une quatrième, encore, dont le mari a été arrêté et envoyé dans les camps, mais aussi des jeunes gens à peine touchés par la guerre et une femme dont le mari fonctionnaire a peut-être collaboré… Autant de destins différents qui se croisent et soulèvent tous la même question : comment vivre après le traumatisme de la guerre et de la Shoah

— Note d’intention par Julie Muaduech —

L’action de L ‘ATELIER prend place dans un contexte particulier. En effet, les scènes sont précisément datées de 1945 à 1952.

Elles se déroulent donc dans l’immédiat après-guerre. Les personnages ne cessent de faire référence au passé, notamment à la SHOAH, à l’extermination des juifs décidée par les nazis en janvier 1942.

Contrairement aux textes classiques, L’ATELIER ne se divise pas en actes, mais en scènes, portant chacune un titre.

Ces titres renvoient, pour une part à la vie de l’atelier de couture. Composant un tableau disjoint, l’auteur met l’accent sur la fracture plutôt que sur l’unité et l’intrigue.

En effet, les scènes pourraient être jouées séparément.

7 années s’écoulent entre la scène 1 et la scène 10.

Une suite d’instant de vie, un travail de progression dans le jeu des acteurs.

Il ne s’agit pas de s’appesantir sur une date tragique, mais d’éclairer de manière fugace des histoires de vie d’autant plus terribles, qu’elles sont banales.

° Ne pas oublier l’histoire

L’après-guerre, les remords, la découverte de l’horreur, nous ne devons pas oublier ou la banaliser.

L’histoire est le reflet de notre futur, un futur qui effraie et qu’on doit combattre par la culture, la transmission et le fait de dire NON « NOUS N’OUBLIERONS JAMAIS ».

° Les Personnages

Dans sa pièce Jean-Claude Grumberg n’évoque pas la guerre et la SHOAH de façon continue. Il le fait à travers une galerie de personnages qui ont tous une expérience différentes.

-LE PRESSEUR INTERPRÉTÉ PAR Jean-Yann Cebarec

Juif déporté, il est le seul à pouvoir témoigner des camps de concentration. Il est bien sur marqué à jamais et sur son corps et dans sa tête par cet épisode de sa vie.

Il n’a pas de nom, pas d’identité, il représente les 6 millions de juifs assassinés dans les camps de la mort.

-LEON INTERPRÉTÉ PAR Sébastien fontes

Léon est le patron de l’atelier de couture.

Il est resté caché en zone occupée pendant la guerre.

-HÉLÉNE INTERPRÉTÉE PAR DOMINIQUE DOUCE

Hélène est la femme de Leon,une juive réfugiée en zone libre . Elle est prisonnière de ses souvenirs. Hantée par l’idée que cet épisode tragique de l’histoire tombe dans l’oubli.

-SIMONE INTERPRÉTÉE PAR MARISA CLAUDE

Simone est une juive, mère de famille dont le mari a été déporté. Elle le recherche jusqu’à découvrir la terrible vérité.

-GISÈLE INETRPRÉTÉE PAR PASCALE RICHARD

Gisèle n’est pas juive, si elle n’est pas ouvertement antisémite, elle considère que les juifs sont différents.

-MADAME LAURENCE INTERPRÉTÉE PAR SORIA BELGHORZE

Proche de la collaboration pendant la guerre, elle est le bouc émissaire de l’atelier.

-MIMI INTERPRÉTÉE PAR VIRGINIIE DERIDET

Une guerre vite oubliée, elle n’est pas juive. Célibataire elle représente l’insouciance de l’après-guerre. Elle croque la vie à pleines dents.

-MARIE INTERPRÉTÉE PAR LILA MOREIGNE

La guerre n’existe pas vraiment seul l’avenir compte pour elle.

Enceinte à partir de la scène 6, c’est l’espoir de la pièce.

-JEAN interprété par Jean-Yann Cebarec

Le presseur de la 2 nième partie

Communiste et syndicaliste de l’après-guerre

Il représente une ère nouvelle, celle du prolétariat.

°La mise en scène

Une mise en scène simple et épurée, laissant la place à l’histoire, à l’ambiance changeante au rythme des scènes et bien sur au jeu de l’acteur.

Le travail de l’acteur est primordial dans cet espace. Il est vrai et sans fioritures comme le destin des personnages. Un jeu en retenu, une progression de l’émotion au cours des scènes. Une complicité doit être installé entre le public et L’ATELIER.

Le public est comme un trou de serrure, on regarde à travers et on voit des gens rire, pleurer, danser, crier mais exister dans leurs forces comme dans leurs faiblesses et ont est forcément touché.

Toujours sur le fil du rasoir, l’acteur n’est plus seul face à lui même. Le groupe ne forme qu’un seul et même personnage : L’ATELIER

Le décor est authentique avec une table, un mannequin, une table de presse. Un fond dans les tons de gris patiné déjà usé par le temps, par la guerre.

Un lieu de vie, d’échange et de regret mais également un lieu qui signifie l’avenir.

Une musique mêlée de rythme différents : CHOPIN, SWING DE L’ÉPOQUE, TRENET, PIAF, YIDDISH.

Une musique présente comme un reflet du passé et du futur.

Une lumière qui peut être douce puis dure. Une lumière qui sert les transitions de scènes, de l’aube à la nuit. Elle est le temps qui passe et qui repasse sans jamais s’arrêter.

Julie Mauduech.