L’Assemblée nationale a adopté jeudi le budget du ministère des Outre-mer pour 2021, qui s’élève à quelque 2,43 milliards d’euros, en augmentation «sensible» de 2,5% à 2,43 milliards par rapport à 2020, selon le gouvernement.
Le budget propre au ministère des Outre-mer «augmente sensiblement» de 6,4% en autorisation d’engagement à 2,79 milliards et de 2,5% en crédits de paiement à 2,43 milliards, par rapport à 2020, a déclaré le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu.
Mais cela ne représente qu’«une petite partie du budget de l’État consacré aux Outre-mer», a-t-il souligné, puisque la politique pour l’Outre-mer «s’étend sur 31 missions et 94 programmes pour un montant de quelque 19 milliards».
Des retards structurels
Une grande part du budget du ministère est consacrée à l’emploi et au soutien des entreprises ultramarines, via les compensations des exonérations de charges sociales patronales, en augmentation (+ 97 millions d’euros).
Un amendement du gouvernement, doté de 30 millions d’euros sur trois ans, a été adopté pour accompagner les communes en difficultés financières qui s’engageront, sur la base du volontariat, à des efforts de redressement.
Un autre amendement gouvernemental adopté a élargi l’aide à la continuité territoriale accordée aux ultramarins pour se rendre aux obsèques d’un parent. Désormais elle s’appliquera aussi pour se rendre au chevet du parent avant le décès, et sera accordée aux frères et sœurs.
À la demande du député LFI Jean-Hugues Ratenon (La Réunion), elle ne concernera pas seulement les déplacements entre les Outre-mer et la métropole, mais aussi les déplacements entre territoires ultramarins.
225 millions d’euros seront consacrés à la construction et la rénovation de logements, en particulier pour les établissements publics fonciers de Mayotte et de Guyane, la construction d’écoles à Mayotte et en Guyane ou d’un lycée à Wallis-et-Futuna. Mais le logement est en baisse en crédits de paiement, du fait d’une «sous-consommation» de ces crédits, liée pour partie à un manque d’ingénierie locale.
«L’heure est à la déception», pour Philippe Naillet (PS, La Réunion). «Les légères augmentations des crédits ne permettront pas de rattraper les retards structurels», a estimé Nathalie Bassire (LR, La Réunion). Stéphane Claireaux (LREM, Saint-Pierre et Miquelon) a salué «une augmentation significative du budget», Maïna Sage (Agir ensemble, Polynésie) «des crédits stables ou en hausse».
À ce budget s’ajoutent au moins 1,5 milliard d’euros pour le plan de relance Outre-mer, dont environ 500 millions de mesures sociales, 50 millions pour l’eau et l’assainissement à Mayotte et en Guadeloupe, 50 millions pour le plan Séisme Antilles, 80 millions pour la transformation agricole et, 60 millions pour garantir les pertes de recettes fiscales des collectivités.
Source : Le Figaro avec AFP