— Par Françoise Dô —
Lundi 23 janvier 2017, j’assiste à la villa Chanteclerc au lancement du Festival International d’Art Performance (FIAP. Oui c’est çà même FIAP…).
L’art performance. Qu’est-ce que c’est ?
Ce jour-là très clairement : Accepter d’être consciencieusement ensorcelé par une Annabel Gueredrat à la fois galactique et hypnotisante.
Première performance, un trône est dressé d’un coté de la salle, c’est « Shadows of Frida #2 » autour de la figure de Frida Kahlo. Annabel se fait coiffer par son acolyte Gwladys Gambie. Une longue « séance » d’où Annabel ressort futuriste, antique et médusée. Le public est conquis mais il ne le sait pas encore. En tout cas, il en a pour ses yeux.
Le corps de la femme s’expose à travers une combinaison moulante argentée et avec de petits trous réguliers. Tenue complétée – de ce qu’il manque à une femme pour être considéré comme un Homme à par entière – de petites excroissances au niveau du pubis, et de grosses excroissances sur les épaules et le dos. Corps inquiétant.
« On pense alors aux furies, aux bacchantes, aux harpies: des figures de femmes destructrices, échevelées, avec des corps qui se délitent de partout, des corps vraiment inquiétants. »
Annabel nous emmène alors lentement de l’autre côté de la salle vers la seconde performance « Hystéria ». Son partenaire Franck Rochard l’y attend à la guitare électrique.
Elle libère le public du silence « Chut-il-ne-faut-pas-déranger-l’artiste » qui s’était installé, par un chant post-apocalyptique (ou pré- d’ailleurs) et monosyllabique, un chant d’ouverture d’une cérémonie magico-religieusement afropunk. Puis la parole se libère. Une parole lue dans plusieurs ouvrages disséminés dans cette partie de salle. Une parole claire, distincte, vorace, lue… puis relue, puis digérée puis balancée puis crachée puis hurlée sans nous saturer. Sur la création, sur la femme, sur l’artiste.
« Les sorcières n’étaient pas forcément folles, mais elles menaient une vie qui ne correspondaient pas à ce qu’on attendait d’une femme. Elles avaient peut-être tout simplement envie de prendre leur destin en main, de ne pas vivre sous la coupe d’un homme. »
Je suis conquise fiap…
Bref. Woulo bravo ba Artincidence.
See you soon.
Françoise Dô
Les deux extraits de textes sont tirés de « Le corps de mary Wigman est un médium » entretien avec Dominique Brun, tiré de la Revue : « Cahier de repères de danse #30 novembre 2012 : SORCIERES »
Les Rdv du FIAP:
Mardi 14 février 2017, 18h45 à la B.U.
Avec l’artiste portugaise Ana Monteiro, Henri Tauliaut, Annabel Guérédrat, Franck Martin, et la conférencière Olivia Berthon.
Mardi 14 mars 2017, dès 18h à l’ESPE, avec les artistes Marvin Fabien, Henri Tauliaut, Annabel Guérédrat et la conférencière Anne Catherine Berry
Mercredi 12 avril 2017, dès 18h à la Bibliothèque Schoelcher, avec l’artiste Nyugen Smith et le conférencier Henri Tauliaut