« L’arnaque », un film de George Roy Hill

Dimanche 27 octobre à 21h sur Arte
Par David S. Ward
Avec Paul Newman, Robert Redford, Robert Shaw
Titre original The Sting
19 avril 1974 en salle | 2h 09min | Comédie, Policier | Date de reprise 7 mai 2014
Synopsis :
Une bande de trois petits arnaqueurs dépouillent par hasard le convoyeur de fonds d’un des caids de la pègre de New York, Doyle Lonnegan. Celui-ci cherche à se venger et tue Luther, un des arnaqueurs. Avant de se faire assassiner, Luther remet à Johnny Hooker une carte de visite, celui d’un ancien grand faisandier, Henry Gondorff. Johnny se rend donc à Chicago pour rencontrer Henry. Les deux complices cherchent à monter une arnaque pour se venger de la mort de leur camarade. Ils ferrent le pigeon en trichant à une partie de poker et donnent le coup de grâce avec l’arnaque du faux bookmaker et des courses de chevaux.
La paresse en parle en 🙂  et en 😈 :
France Soir par Robert Chazal
Le chef-d’œuvre du genre. 20/04/1974

Télérama par la rédaction
(…) pendant deux heures et neuf minutes, on jubile. 20/04/1974

Le Monde par Jean de Baroncelli
L’Arnaque est un film sans problème (…), un film heureux dont on sort guilleret (…) d’avoir assisté au triomphe de la malice et de l’insolence sur la balourdise et la méchanceté (…) 23/04/1974

L’Humanité par Albert Cervoni
Sophistiqué, inutilement alambiquée, toute cette histoire mérite (…) un seul Oscar (…) celui de la luxueuse médiocrité. 24/04/1974

Positif par J.S.
The Sting fait songer à un gracieux emballage de Noël, délicieusement colorié et enrubanné, à l’intérieur duquel il n’y a rien qu’un peu de poudre aux yeux. N°159, mai 1974

Autour du film
Mettant en scène deux escrocs professionnels (Paul Newman et Robert Redford) impliqués dans un complot pour escroquer un chef de la mafia (Robert Shaw), le film est un immense succès critique et commercial. Fait notable, L’Arnaque engrange plus de 90 millions d’entrées aux Etats-Unis. Le film relancera la carrière de Paul Newman après une série d’échecs sur grand écran.

Nommé pour dix Oscars, la production en remporte sept, dont celui du meilleur film, du meilleur réalisateur, du meilleur montage et du meilleur scénario original. Le film est en 2005 pour être conservé dans le National Film Registry de la Bibliothèque du Congrès des États-Unis comme étant « culturellement, historiquement ou esthétiquement significatif ».

David S. Ward a eu l’idée de ce scénario alors qu’il écrivait le script de Steelyard Blues. Il l’a montré à Tony Bill qui a aussitôt décidé de produire le film avec Michael et Julia Phillips. Lorsque George Roy Hill a lu le scénario, il a aussitôt demandé à réaliser le film. C’est lui qui a offert à Paul Newman de se joindre au projet. Robert Redford a écrit une partie du scénario avec David S. Ward, il participait au projet depuis ses débuts.
Le nom du personnage de Robert Redford (Johnny Hooker) aurait été donné afin de rendre hommage au chanteur de blues John Lee Hooker. Les personnages de Henry Gondorff, J. J. Singleton, Kid Twist et Eddie Niles sont ceux de véritables escrocs américains du premier quart du XXe siècle : le film est en fait basé sur la vie des frères Charles et Fred Gondorff qui ont tenté une escroquerie similaire à celle montrée dans le film en 1914 mais qui, elle, a échoué.
Le rôle de Johnny Hooker a d’abord été offert à Jack Nicholson, qui l’a refusé, et il a finalement été confié à Robert Redford. Le rôle de Lonnegan devait être donné à Richard Boone qui a décidé de se retirer du projet.
Le tournage s’est déroulé du 22 janvier à avril 1973. Le maire de Chicago de l’époque, Richard J. Daley, a refusé le tournage du film dans sa ville, car il trouvait qu’il lui donnait mauvaise réputation. Il a permis plus tard un tournage de trois jours. Celui-ci a principalement eu lieu sur les terrains de la Universal Pictures à Los Angeles.
Robert Shaw qui devait jouer le rôle de Lonnegan s’était foulé une cheville peu avant le tournage. Il renonça au rôle mais on lui demanda de rester et sa boiterie fut finalement intégrée au scénario.
Le célèbre morceau musical, The Entertainer, de Scott Joplin est depuis resté attaché au souvenir du film et déclencha la redécouverte du ragtime. Il a été publié en 1902 par le pianiste américain, soit une trentaine d’années avant l’histoire du film. Marie Laforêt le reprendra dans une chanson originale intitulée « Henri, Paul, Jacques et Lulu ». Elle l’a insérée en 1974 dans son album Noé.

Un livre, écrit par Robert Weverka, et intitulé The Sting, a été tiré du film de G. R. Hill, publié par Bantam Books, en 1974 et traduit de l’anglais par Alain Chataignier, édité la même année aux Presses de la Cité.