Avec CGT-NMCA territoriaux, les occupants du théâtre national de Nice portent la revendication de la création d’une filière des travailleurs du spectacle vivant dans la fonction publique, ce qui garantirait à tous, intermittents et permanents, une reconnaissance de la qualification personnelle et la sortie de la précarité. Nous publions leur appel.
Nous, intermittent.e.s, de l’emploi, du spectacle, artistes, technicien.ne.s, agents territoriaux de la culture, étudiant.e.s, chômeurs et chômeuses, occupons depuis ce lundi 15 Mars 2021 le Théâtre National de Nice. Nous nous inscrivons dans la continuité des occupations de théâtres et de salles de spectacle partout en France insufflées par celle du Théâtre de l’Odéon à Paris le 4 Mars 2021. Depuis un an, la crise sanitaire a laissé des pans entiers de notre société basculer dans une urgence sociale à laquelle les pouvoirs publics n’ont pas souhaité répondre. Nous sommes loin des promesses d’Emmanuel Macron qui disait qu’il ne laisserait personne au bord de la route. Les étudiant.e.s laissé.e.s à leur détresse économique et à leur isolement social, le monde de la culture désigné comme non essentiel et qui n’a toujours pas été déconfiné, les deux millions d’intermittent.e.s de l’emploi (CDDU), saisonniers et saisonnières, maîtres d’hôtel, guidesconférencier.e.s… ont été condamné.e.s à une mort sociale par le gouvernement. Les emplois permanents sont fragilisés dans les structures culturelles entraînant la dégradation des conditions de travail des salarié.e.s et des agents publics. La mission de service public de la culture est de moins en moins assurée. Cynique, le gouvernement a l’indécence de ressortir sa réforme de l’assurance chômage qui fragilise encore les plus précaires en leur promettant ainsi qu’aux autres privé.e.s d’emploi de baisser drastiquement leurs indemnités chômage. C’est pourquoi nous exigeons ::
– Le retrait pur et simple de la réforme d’assurance chômage et l’ouverture de la protection sociale à toutes et tous.
– La prolongation de l’année blanche, son élargissement à tous les travailleurs et travailleuses précaires, intermittent.e.s de l’emploi. Une baisse du seuil d’heures minimum d’accès à l’allocation chômage pour les primo-entrant.e.s ou intermittent.e.s en rupture de droits.
– Des mesures d’urgence pour garantir l’accès aux indemnités journalières de congés maternité, paternité et maladie, à toutes les travailleuses et travailleurs à l’emploi discontinu, autrices, auteurs et indépendant.e.s.
– Le maintien des emplois permanents dans les structures culturelles.
– La création d’une filière spectacle vivant dans la fonction publique.
– Des mesures d’urgence pour les jeunes et les étudiant.e.s face à la précarité financière et psychologique. Un plan d’accompagnement d’accès à l’emploi.
– Abrogation de l’arrêté préfectoral interdisant la pratique du spectacle vivant dans les espaces publics.
– Des états généraux pour accompagner la réouverture des lieux : pas de réouverture sans droits sociaux.
Coordination des intermittents et des précaires de la Côte d’Azur (CIP-CA) / CGT Spectacle 06 / Syndicat Français des Artistes Interprètes (SFA-CGT) / SYNPTAC-CGT / CGT-NMCA / SAMNAM-CGT /Étudiants Théâtre Conservatoire de Nice / Élèves de l’ERACM / Mouais / Télé chez moi / Pilule rouge / Rue libre Nice / Collectif associatif libertaire
Source : L’Humanité.fr