L’anthropologue et sociologue Georges Balandier est mort

g-balandierGrand spécialiste de l’Afrique, il avait inauguré dans les années 60 la chaire de sociologie africaine à l’université de la Sorbonne.

L’anthropologue et sociologue français Georges Balandier, grand spécialiste de l’Afrique, est décédé à l’âge de 95 ans, a annoncé mercredi l’École des hautes études en sciences sociales (Ehess), où il a été directeur d’études, confirmant une information du Monde. « Son décès est confirmé », a indiqué mercredi l’Ehess, sans plus de commentaires.

Auteur de plus d’une vingtaine d’ouvrages, cet universitaire a inauguré au début des années 60 la chaire de sociologie africaine à la Sorbonne. Il a également créé le Centre d’études africaines au sein de l’Ehess. Celui qui a mis le pied en Afrique pour la première fois en 1946 est connu pour avoir forgé, avec le démographe Alfred Sauvy, le concept de « tiers-monde ». Son décès est survenu mercredi, selon les informations du Monde, dont il fut le collaborateur, mais les circonstances ne sont pas connues. Immédiatement après cette annonce, les réactions se sont multipliées.

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Georges Léon Émile Balandier est le fils d’un cheminot et militant socialiste. Il commence par des études de philosophie, mais la guerre et l’occupation le font réfractaire au Service du travail obligatoire (STO) puis résistant. À partir de ses expériences humaines de résistant et dans le climat d’effervescence intellectuelle qui suit la Libération (il fréquente notamment Michel Leiris), il participe à l’effort pour « tenter de définir une autre politique coloniale ». En 1946, l’Europe sort du traumatisme de la guerre et les chercheurs sont poussés par l’exotisme. L’Afrique représente alors un espoir. Arrivé à Dakar Balandier constate que l’Afrique vit des bouleversements. « Quand j’arrive à Dakar, en 1946, je découvre d’abord la pauvreté derrière les habillements d’apparat… mais aussi une certaine turbulence » (Entretiens avec G. Balandier en 1982).

Membre de la SFIO de 1946 à 1951, il devient ethnologue tout en participant de l’intérieur à la libération de l’Afrique. Dès 1952, il prend parti pour l’indépendance dans les Cahiers de sociologie. Il conduit ensuite des recherches sous l’administration de Pierre Mendès France, mais rompt avec la politique quand de Gaulle met la Guinée de Sékou Touré hors de l’Union française. Avec Alfred Sauvy, il invente le concept de tiers monde pour désigner, en 1956, ces pays qui ressemblaient un peu au tiers état de la Révolution française. [réf. nécessaire] Aujourd’hui, sa notion de situation coloniale2 inspire la constitution d’un nouveau champ de recherche en anthropologie, les « New Colonial Studies »,3 auquel la revue French Politics, Culture & Society consacre en 2002 un cahier spécial intitulé Regards croisés: Transatlantic Perspectives on the Colonial Situation.4

Découvreur des Brazzavilles noires, il est un des premiers à tourner son attention de l’étude des sociétés traditionnelles à celle des mutations en cours dans les sociétés contemporaines africaines.

Il inaugure, en 1962, la première chaire de sociologie africaine à la Sorbonne.

En 1982, il fonde avec Michel Maffesoli le Centre d’études sur l’actuel et le quotidien.

Georges Balandier a été directeur des Cahiers internationaux de sociologie avec Michel Wieviorka.

Il est décédé le 5 octobre 2016 à l’âge de 95 ans.
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