Lanmou Nou : une exposition vandalisée, un combat pour la tolérance qui continue

L’exposition photographique « Lanmou Nou », installée sur les grilles de l’espace Camille Darsières à Fort-de-France, a été violemment vandalisée le jeudi 3 octobre. Ce projet, initié par le centre LGBTQIA+ KAP Caraïbe en partenariat avec l’artiste Adeline Rapon, visait à célébrer l’amour, la diversité et l’inclusion au sein de la communauté queer martiniquaise. Les panneaux de l’exposition, qui devaient rester jusqu’au 7 octobre, ont été arrachés et détruits, un acte qui a suscité une vague d’indignation.

Le centre KAP Caraïbe, qui milite depuis 2012 pour les droits des personnes LGBTQIA+ en Martinique, a exprimé sa révolte face à cet événement. Selon eux, cet acte de vandalisme est bien plus qu’une simple destruction matérielle ; il reflète un climat d’intolérance persistant dans la société martiniquaise. « Ce geste symbolique est une tentative d’étouffer les voix qui prônent la diversité et l’égalité. C’est une atteinte grave à la liberté d’expression », a déclaré l’association dans un communiqué.

L’exposition « Lanmou Nou » était destinée à rendre hommage aux talents de la communauté LGBTQIA+ et à encourager une société inclusive. Pour Adeline Rapon, l’artiste derrière cette œuvre, la destruction de l’exposition est un choc. Elle exprime sa colère et sa solidarité avec tous les artistes qui osent afficher publiquement leur travail dans un environnement parfois hostile. « Nous ne céderons pas à la peur, les LGBTQIA+ existent et continueront à exister », affirme-t-elle avec détermination.

Cet acte s’inscrit dans une longue série de pressions et de discriminations que subit la communauté queer. Pour KAP Caraïbe, il est impératif de ne pas se laisser intimider. Fondée en 2012 lors de la première marche contre l’homophobie en Martinique, l’association continue à militer pour une société plus juste et inclusive. Leur parcours, marqué par des événements symboliques comme la création de leur ligne d’écoute ou l’organisation d’ateliers thérapeutiques, témoigne de leur volonté inébranlable de défendre les droits de la communauté LGBTQIA+.

Les autorités ont ouvert une enquête pour faire la lumière sur cet acte de vandalisme. En attendant, les militant.es de KAP Caraïbe et d’autres associations de défense des droits humains appellent à la solidarité. « Nous refusons l’obscurantisme et l’homophobie. Ensemble, bâtissons une Martinique où chacun est respecté, quelle que soit son identité ou son orientation », clament les militants. Le combat pour une société plurielle et inclusive ne fait que commencer, et la communauté LGBTQIA+ martiniquaise entend bien se tenir debout, forte et résolue.

M’A

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Destruction de l’expo « Lanmou nou » de Kap Caraïbe

NON à l’obscurantisme, non à l’homophobie !

Nous, militant.es dans diverses associations, nous nous retrouvons dans la lutte contre toutes les discriminations, pour les droits humains de tous et de toutes.

Nous sommes révolté.es et condamnons fermement la destruction de l’exposition « LANMOU NOU » inaugurée par Kap Caraïbe le 23 septembre, qui a été vandalisée le 3 octobre avec des propos homophobes.

L’homophobie n’est pas une opinion !

Cet acte vient s’ajouter aux multiples pressions, actes discriminatoires, agressions à l’égard des personnes LGBTQI+.

Ensemble, nous nous déclarons solidaires de la lutte des militant.es de Kap Caraibe !

Ensemble, nous affirmons que nous voulons une société plurielle et inclusive, sans discriminations, favorisant le vivre ensemble, le droit au respect et à la dignité pour tous et toutes !

Fort de France, le 4/10/2024