Le samedi 28 mars 2015 à 18h30 sur la place Gabriel Hayot du front de mer des Trois-Ilets.
Le conteur Serge Bazas, la chanteuse Nénéto, le musicien Max Télèphe, les ballets TiFermasc des Trois Ilets, les étudiants du Campus Caribéen des Arts, des artistes, des critiques d’art, des amis et des proches de l’artiste … animeront la soirée autour de contes, de chants, de performances, de films documentaires, d’interviews et d’images. LALIN PLENN est un concept culturel du Grand Saint Pierre/ Embellie des Trois Ilets qui permet de rencontrer d’une autre manière un artiste, un écrivain et un créateur. Qu’est-ce que Lalin Plenn ?
Il s’agit d’un concept culturel et artistique du Grand Saint-Pierre/L’Embellie des Trois-Ilets, inscrit dans la métamorphose culturelle de ces villes pour qu’elles redeviennent des lieux de création et de diffusion culturelles. Une animation culturelle particulière est ainsi organisée régulièrement dans chaque ville afin d’ériger à terme, en un lieu précis, des Spectacles dits vivants et de présentation des Arts visuels.
Ces Lalin plenn : Littérature ou Arts plastiques et du Spectacle vivant se dérouleront autant que possible lors d’une pleine lune calendaire, en référence aux « veillées » que tenaient nos ancêtres. Chaque édition favorisera l’accès à des expositions, des rencontres littéraires, des conférences, des cénacles, des performances d’artistes, autour d’une thématique centrale.
Il s’agit de • Développer l’attractivité culturelle des Villes de Saint-Pierre et des Trois-Ilets ;
• Valoriser les artistes, professionnels et jeunes talents ;
• Valoriser le savoir-faire et activités des associations de Saint-Pierre et des Trois-Ilets ;
• Echanger des compétences et apporter des stimulations artistiques et esthétiques aux Pierrotins et aux Iléens ;
• Contribuer à l’épanouissement culturel et à l’éducation artistique des populations;
• Animer et rendre vivant le potentiel patrimonial des villes à travers leurs sites ;
• Favoriser le potentiel culturel des Pierrotins et des Iléens,
Qui était Joseph Khokho René Corail ?
Une esthétique du lieu par Dominique Berthet, critique d’Art Joseph René-Corail, dit Khokho, avait la réputation d’un personnage pittoresque. Ceux qui l’ont côtoyé s’accordent à présenter cette figure emblématique de l’art martiniquais comme un esprit rebelle, un révolté, un homme de caractère, au franc-parler, passionné, généreux, volcanique, vagabond. Les créateurs ne sont pas toujours reconnus à leur juste valeur par leurs contemporains. Leur mode de vie, leur façon de penser et d’agir parfois perturbent. Ils sont alors relégués dans des marges, considérés avec condescendance ou mépris. Dix-sept ans après sa mort, le rôle joué par Khokho René-Corail dans le domaine de l’art en Martinique n’est pas encore pleinement mesuré.
Il laisse une œuvre abondante, diversifiée, dispersée, parfois dissimulée. Il est impossible d’en faire le recensement exact car il ne s’est jamais soucié de garder une trace de ce qu’il réalisait. Il était dans l’acte, non dans l’inventaire. Il créait par nécessité, non pour faire carrière. Il pratiqua le don comme art de vivre et le troc comme moyen de survie. Il est le premier à rompre avec un académisme ambiant ; à prendre ses distances vis-à-vis de l’art occidental ; à explorer des matériaux locaux comme le bambou, le sable, la fibre ; à créer avec des morceaux de réel ; à proposer une esthétique issue d’une appropriation de son lieu. Ses oeuvres – peintures ou fresques – affirment un ancrage pour ne pas dire la marque d’une identité. Le réel, son environnement, l’histoire de son pays furent les sources de sa création. Il communiait avec une réalité et la faisait partager à ses contemporains.
Mwensé an nonm véritab Joseph René-Corail était artiste et militant, membre de l’Ojam (Organisation de la Jeunesse anticolonialiste de Martinique) et du Parti Communiste martiniquais. Il fut emprisonné à Fresnes en 1963 Extrait de KHOKHO – ed HC …la matière première de l’art est inépuisable ; elle se rencontre partout.
Encore faut-il ouvrir les yeux et savoir regarder, c’est-à-dire retrouver en soi ce pouvoir caché d’émerveillement que l’on ressent devant une chose belle. Déceler la beauté sous ses formes les plus hautes, cela s’apprend… »
Luc Benoist Historien, critique d’Art
Prochaine édition :Mercredi 15 avril 2015 à 18h30 au Théâtre de Saint Pierre avec l’écrivain « américain »