— Par Jean-Marie Nol, économiste —
La décennie qui s’achève avec les nombreuses grèves et le règne des réseaux sociaux a vu les passions dévorer la raison. Le feu n’est pas qu’en France. Nombre d’affaires naissent désormais dans le monde sous des formes jusqu’au-boutistes. Le risque redouté par Tocqueville d’une civilisation individualiste qui se transforme en tyrannie n’est pas une crainte en l’air. Dans ce contexte, les esprits Antillais rationnels et modérés sont désemparés : En France, le retour de la violence politique risque de conduire à la préparation du pire des régimes autoritaires.
Des dégradations par les gilets jaunes extrémistes de permanences dans les manifestations à cette affaire de SEX tape et de kompromat , la violence politique prend de plus en plus d’ampleur en France. Elle est le fait d’une gauche extrême qui la légitime par la nécessité de lutter, selon elle, contre la violence du capital. Cette spirale enclenchée par les extrêmes menace notre démocratie. La réalité globale de toute cette cabale des éléments activistes autour de Benjamin Grivaux , c’est que la France est en ébullition. A cet égard, l’exemple de la politique menée par Emmanuel Macron est symptomatique. Que disaient les gilets jaunes ?… «Nous payons des impôts et, en retour, nous ne recevons plus rien. Plus de poste, plus d’école, plus de gare, moins d’accès aux soins.» C’est là une perception qui touche au cœur même de la situation économique et sociale dégradée de la France. Aux inégalités s’ajoute donc le mépris pour certains activistes farouchement opposés à la gouvernance dite verticale de Macron . L’impression d’être abandonné. On n’est pas bien et, en plus, on se fout de nous. Tous les ingrédients de la révolte sont réunis ainsi que le corollaire implicite de cette situation qui est à brève échéance l’instauration d’un régime autoritaire en France .
L’affaire grivaux est la goutte qui a fait déborder le vase du populisme . La provocation de trop qui a fait sauter le couvercle du politiquement correct . Grâce aux réseaux sociaux, ces coups bas se propagent à grande vitesse et jettent spontanément les gens les uns contre les autres. Les experts en politique ne cachent pas leurs inquiétudes. » La société française est dans un état dangereux, au bord de l’ébullition et parfois du débordement ”, et «une ébullition sociale quasi-permanente secoue la société française», diagnostiquent-t-ils . Le péril vient de l’accumulation de risques de toutes natures, dont la sécurité de la vie privée n’est pas le moindre. Et l’un des experts ajoute qu’ on peut s’inquiéter de la violence de ces affaires politiques à caractère sexuels , ici comme ailleurs. Mais ce dont nous devrions bien plus nous méfier, c’est de l’autre danger qui guette les foules démocratiques : celui du populisme voire de l’apathie envers les fake news , du désintérêt pour la chose publique, qui détruit les solidarités sociales plus sûrement que le conflit démocratique. Cette apathie-là permet la mise sous tutelle d’un citoyen zombifié, indifférent à la marche du monde, et constitue la maladie la plus grave qui menace notre système politique.
» Une insurrection qui éclate, c’est une idée qui passe son examen devant le peuple » . (V. Hugo). L’idée que notre système démocratique , inventé au XVIIIe siècle, pourrait résister sans changement à cette crise morale de type populiste et à ce climat de violence n’est pas crédible, compte tenu de l’ampleur des mutations auxquelles la politique doit aujourd’hui faire face avec le numérique et l’intelligence artificielle. Ni statu quo, ni retour en arrière, notre démocratie représentative va donc muter. Plus rien ne sera comme avant !
Le scénario actuellement le plus plausible en France à compter de 2022 est celui de l’autoritarisme. Il ne s’agira pas de dictature, mais d’un système où, à la différence de la post-démocratie, la façade est remaniée : les élections existent mais la compétition électorale est restreinte ; les libertés (d’expression, d’association, d’aller et venir, de la presse…) sont amoindries par des lois liberticides ; la justice est moins indépendante, et la police plus répressive.
De tous les pays, que ce soit en Europe de l’Ouest et en Amérique du Nord, c’est la France qui offre le plus de signes indiquant que ce scénario est possible. En effet, compte tenu de l’ampleur des déficits et de l’endettement de la France, il est également illusoire de miser sur un retour en arrière vers plus de social lors de l’élection présidentielle de 2022, car la réalité du débat sera sociétal et portera d’abord et avant tout sur les questions régaliennes comme le respect de l’ordre public, la sécurité, la laïcité avec la problématique de l’islam et enfin la question de l’immigration et du communautarisme ….. Le programme du prochain quinquennat portera bien sur ces enjeux de société qui concernent à la fois l’avenir du pays et la vie quotidienne des citoyens. » Quand on ne peut pas changer le monde, il faut changer le décor. » N’en doutons pas….!
Jean-Marie Nol, économiste