— Le n° 369 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —
Avant de s’envoler pour aller porter la lutte contre la vie chère au cœur de la bête, en France donc, le RPPRAC a eu « une pensée » pour les victimes de la casse, du feu et des pillages. Il a même promis de les faire réparer par l’État. Ce discours est de bon sens.
Puisqu’il est à la mode de faire des compareraisons, le plus souvent douteuses d’ailleurs, entre le mouvement actuel et celui de février 2009, nous rappelons que si en 2009 ce type de dérives et nuisances collatérales a été bien moindre, c’est parce que des dizaines de milliers de personnes étaient mobilisées, jour après jour, autour d’une intersyndicale contrainte à l’unité par la force du mouvement.
Les centaines de militantes et militants qui suivent le RPPRAC, sont une force précieuse, courageuse, déterminée, mais agissent à une échelle qui n’est pas comparable, avec une capacité de contrôle bien en-deçà des besoins. Ce rappel est indispensable dans le débat nécessaire sur la suite.
Le RPPRAC a annoncé, dans sa « conférence de presse avec la participation d’un syndicaliste », qu’il passe à une phase institutionnelle et judiciaire de la lutte, sans rester loin de la rue. Il a enrichi son programme de l’idée d’une centrale d’achats en SCOP. Il propose des plaintes contre les monopoles. Il parle d’une relance des occupations de terres en friches. De telles tâches supposent déjà, une mobilisation du mouvement ouvrier.
Un malentendu têtu, conscient ou pas, doit être levé : l’usage du mot grève pour désigner la mobilisation actuelle, est un abus de langage. Un abus très fréquent, mais trompeur ! Or, on ne va nulle part en se mentant à soi–même.
Les manifestations, les blocages de commerces ou de zones ne sont pas plus la grève que les barrages de routes ou de ronds–points. La grève, ce sont les entreprises du grand capital fermées non par le feu, mais par un geste volontaire, simple, et terriblement efficace : les travailleuses et les travailleurs se croisent les bras, bloquent la machine à pwofitasyon, puis prennent la rue pour matérialiser et prolonger l’action commencée dans l’entreprise. Ce chemin est long et difficile, mais c’est le bon.
Cela suppose que le monde du travail trouve son compte dans la revendication, que les motifs de perdre des journées de travail pour gagner des avantages substantiels soient suffisants. Voilà pourquoi les organisations syndicales qui tentent de mobiliser le monde du travail, mettent en avant la question du salaire, des retraites, des minima sociaux (CDMT, CGTM), mais encore d’autres questions, les services publics, l’écologie, l’autonomie alimentaire (CDMT), etc...
Dans les conversations, ces préoccupations sont présentes. Tout le monde veut le mieux–vivre, tout le monde refuse le mépris des Dominants, tout le monde enrage devant les provocations policières, tout le monde veut briser le carcan économique de la bourgeoisie, et la dictature békée.
L’urgence, c’est de transformer tout cela en une stratégie revendicative commune qui oblige les spectateurs et spectatrices qui se complaisent dans le commentaire passif et donneur de leçons impuissantes à entrer dans l’arène sans craindre, ni le débat entre les combattant·e·s, ni les gaz lacrymogènes et les matraques de l’ennemi.
Appel aux travailleur/se/s des mairies, des EPCI, de la CTM
L’État nous vole et nous menace : l’heure du réveil a sonné
Depuis des années, l’information est reprise partout : L’État vole à la CTM les sommes qu’il devait verser avec le transfert des compétences. L’État vole aux municipalités et aux EPCI les sommes qu’il doit au titre de la Dotation Globale de Fonctionnement (DGF).
Aujourd’hui, les collectivités de France hurlent alors que chez nous, la discrimination aggrave le vol. Ces ponctions insupportables pèsent sur l’emploi, pèsent sur les salaires, pèsent sur l’aide sociale aux plus faibles, pèsent sur les budgets des cantines, du transport scolaire, pèsent sur le soutien aux associations indispensables à notre vie quotidienne, pèsent sur le coût de la vie.
Et, voici que le gouvernement français veut faire voter une nouvelle grave diminution de la dotation globale de fonctionnement (DGF). Tout le rôle d’amortisseur social joué par les municipalités est atteint. Les intérêts du personnel, de la population, des élu·e·s, sont les mêmes dans cette affaire.
Mais, des élu-e-s (malheureusement, une majorité !), soutiens honteux du pouvoir ou équipes politiciennes apeurées devant l’État, n’enclenchent pas la lutte conséquente nécessaire pour arrêter les frais.
C’est au mouvement ouvrier, au mouvement populaire, au mouvement citoyen de mettre le hola !
Nous appelons les organisations syndicales, toutes tendances confondues, à arrêter leurs atermoiements, à prendre leurs responsabilités, à donner le signal de la lutte, par une première journée de grève générale de tout le secteur des collectivités.
LÉTA FRANSÉ, TIRÉ LANMENW AN POCH NOU ! ANNOU MOBILIZÉ !
RESPÉ, mouvement social et politique. Contact Marcel Sellaye : 0696 22 78 41
GRS, Groupe Révolution Socialiste. Contact Max Dorleans : 0696 26 64 90