La route sous toutes ses coutures…

Franck Michel à la BU Schoelcher, mardi 12 avril, 18h45

anthropo_vadrouille« Franchir le seuil, c’est donc couper les ponts. Tout voyage véritable traverse l’expérience de la rupture ».
Docteur en ethnologie de l’Université de Strasbourg, anthropologue, chercheur fixe ou itinérant, Franck Michel, a fait de la route et de la question du « déplacement dans l’espace, volontaire ou contraint », [Larousse] ses terrains d’action et de recherche permanents. Déplacement dans l’espace, au-devant de l’autre autant qu’au cœur de soi-même… Auteur d’une quinzaine d’ouvrages, Franck Michel, pour cette rencontre à la BU, nous présentera en particulier Routes : éloge de l’autonomadie, essai anthropologique aux élans militants paru aux Presses de l’Université Laval (Québec).

Le chercheur nous y éclaire sur le sens du voyage, en parcourt la longue histoire et la vaste géographie, questionne avec attention et humour l’identité du voyageur sous toutes ses espèces : touriste grégaire ou indépendant, vacanciers de toutes conditions, migrant, pèlerin, nomade, stoppeur… A travers ses nombreuses pérégrinations, F. Michel interroge, voire interpelle le tourisme et ses divers effets à l’aune d’une mondialisation-occidentalisation forcenée contre laquelle il s’inscrit résolument, au nom d’une « autonomadie » puisant aux meilleures sources de l’insoumission : Thoreau, La Boétie ou André Gorz…

Franck Michel, un voyageur « total » et passionné, qui nous fera partager son goût pour les chemins du monde. A suivre aussi à la trace sur le site La croisée des routes

Entrée libre et gratuite, venez nombreux !

Routes. Éloge de l’autonomadie. Une anthropologie du voyage, du nomadisme et de l’autonomie

Auteur : Franck Michel
Discipline: Sociologie Parution: 20 mars 2009 618 pages 42.95 $ ISBN : 978-2-7637-8794-7
Description

Routes. Mythiques ou mystiques, fascinantes et meurtrières, libératrices et oppressantes, chemins verts ou autoroutes polluées, elles ne peuvent laisser indifférentes. Ceux qui les prennent n’en reviennent jamais indemnes. Ce livre traite de la route, certes, mais également du voyage, du nomadisme et de l’autonomie. Il propose une anthropologie, personnelle et iconoclaste, à la fois interdisciplinaire et engagée. Une analyse dense des pratiques et usages des chemins du monde qui se veut aussi un éloge de  » l’autonomadie « , doux mélange du nomadisme et de l’autonomie.

Au-delà de l’usage et de l’usure du voyage, cet ouvrage interroge le touriste-voyageur indépendant d’aujourd’hui sur le sens de ses motivations et de ses actes, il rencontre l’errant sous toutes ses formes, il explore les sentiers plus ou moins glorieux des routes, des pistes reconnues aux itinéraires délaissés. Il interpelle également le mythe du voyage, l’univers du tourisme prédateur, le fantasme du nomadisme, et présentent les sociétés actuelles en proie à un sentiment d’individualisme maladif et désœuvrées face au défi de la mondialisation et aux ravages du capitalisme. Cette  » immondialisation  » oppresse les contemporains comme autrefois la colonisation ou l’impérialisme opprimaient les populations dominées. Les dominants ont changé de visage mais pas de méthode, et les libertaires d’ici, les nomades d’ailleurs, les résistants de toujours, sont les premiers à payer le prix de la normalisation politique et de l’uniformisation culturelle.

Routes entend analyser l’état du monde du voyage, explorer de nouvelles pistes, décentrer notre regard grâce à l’autonomadie, proposer une anthropologie de la route à la fois impliquée et sans langue de bois, bref nous avons ici un essai sur le voyage qui pourrait bien nous aider à retrouver le chemin de l’hospitalité propre au nomadisme et de la dignité chère à l’autonomie. Cette autre voie salutaire est une manière, via l’écrit et la mobilité, de choisir la vie et non la survie. Pour rédécouvrir un autre sens du voyage.

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