par Roland Sabra.
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C’est en 2002, lors du premier festival CINAMAZONIA, qu’ a germé dans la tête de Willy Rameau et de quelques autres l’idée d’un cinéma Art et Essai à Fort-de-France. Il s’agit de reprendre l’ancien cinéma « Le Pax » aujourd’hui occupé par l’église catholique, non pas reprendre à l’identique, le bâtiment ne se prête pas à une nouvelle affectation mais d’en sauvegarder la façade et derrière elle d’installer un ensemble de trois salles de projection. Le projet est soutenu par le FEDER ( Europe), la Région et la municipalité de Fort-de-France qui voit là un moyen de revitaliser le centre ville autour du Théâtre Aimé Césaire du centre commercial Perrinon et pourquoi pas du théâtre de la Croix mission. Ce projet dans les cartons depuis plusieurs années a vu sa réalisation reportée plusieurs fois notamment à cause du refus des élus locaux, l’an dernier encore, d’accepter l’extension de la TSA à nos régions ( Voir article ….) Daniel Robin, élu régional, mais surtout Directeur Général du circuit Elizé avait fait prévaloir ses intérêts de distributeur hégémonique au détriment des intérêts des cinéphiles. La réunion du 08/11/2011 a permis de faire bouger les lignes. LE président de la Région Martinique et les autres élus présents ont dit leur ralliement aux défenseurs de la diversité culturelle en se déclarant favorables à l’application de la TSA à nos territoires, mesure incontournable pour que puisse exister un cinéma Art-et-Essai. Cette taxe de 10 ,72 % sur le prix d’un billet, soit environ 75 cents pourra faire l’objet d’une introduction progressive sur plusieurs années, avec un taux intermédiaire de 5% comme il a été envisagé. Notons quand même qu’il n’y a pas pour autant obligation d’augmenter le prix des billets, cette hausse modérée pouvant être compensée par une plus grande rationalisation des coûts de fonctionnement.
Toujours est-il que l’ouverture du PAX est prévue pour novembre 2013. Les trois salles d’une capacité de 250 ,116 et 91 places seraient dédiées à hauteur de 70% au cinéma Art-et-Essai avec les contraintes de programmation qui accompagner ce label. Les 30% restants seraient consacrés à des films pour un plus large public. Autour du cinéma sont prévus un « grand » café pour cinéphiles, qui ouvrira sur les jardins de l’ancien presbytère, une petite librairie pour les livres d’art, mais aussi une scène ouverte au « Live » de 23 heures 30 à 2 heures du matin. On reconnaît là une constante amoureuse de la musique chère à Willy Rameau.
Voilà à peu près pour le contenant. Plus intéressant est bien sûr le contenu, ou si l’on préfère la programmation. Elle sera à coup sûr celle de Monsieur Rameau et de personne d’autre. Cinéaste, il entend assumer ses goûts, ses préférences, ses choix avec cette assurance qu’il y aura bien un public pour les partager. La rentabilité économique du projet serait atteinte avec cent-vingt-mille entrées annuelles ce qui représentent moins de 10% des entrées de Madiana. Comment y parvenir ? Le matin la salle serai réservée aux scolaires pour les opérations Ciné-Lycée ou Collège au cinéma de l’Éducation nationale. Un système de bus est prévu pour faciliter le transport des élèves. A partir de 11h 30 les salles seront ouvertes au grand public ? Neuf films seront programmés par série de trois avec un renouvellement toutes les deux semaines, chaque œuvre cinématographique restant à l’affiche un mois. Enfin toutes les six semaines une personnalitéd’un film, réalisateur, comédien, chef opérateur, photographe ect. sera invité pour une rencontre avec le public. Des courts métrages issus de nos régions ou réalisés par la diaspora, mais provenant aussi d’Amérique latine seront projetés en avant-séance. Dernière information le prix des places oscillerait autour de 7,5 euros TSA incluse ! Soit bien moins chère que dans l’hexagone.