— Par Lucien Cidalise Montaise —
Les mots Noirs, Blancs, de Couleur sont entrés dans le monde linguistique médiatique en France et à la Martinique et ne sont pas près d’en sortir, tant ils satisfont les Noirs, les Blancs et les Autres. Ce concept s’inspirant d’une facilité de langage qui flatte, rassure et d’une réalité pourtant condamnable car peu fraternelle : Youpin, Négro, Bicot…Noms enchanteurs ?
C’est un fait, les Français – Caucasiens, s’agissant d’eux exclusivement, ont toujours dans toutes leurs actions : guerre, bombardements, fusillades etc, discriminé favorablement en portant des jugements de valeurs morales, intellectuelles, culturelles et cultuelles. Cela a donné la Colonisation, le Colonialisme, le Paternalisme, le Racisme, imposant aux Noirs, entre autres, un trajet différent à entreprendre. « Résistant moral » généré par son Courage et son Histoire, le Noir doit s’imposer à l’Autre, mais surtout ne pas se contenter d’être. Mais ceux de ces siècles, complexés et démunis de toutes forces spirituelles et matérielles, s’associent tardivement à Mélanine et Oréal qui deviennent obligatoirement des éléments de « décomplexion ». Le besoin du Miroir s’inscrit en lettres majuscules dans les désirs profonds et cachés de ces malheureux, mais aussi de ceux qui s’estiment plus caucasiens par des moyens intimement relationnels, tels l’assimilation ou le mariage, la collaboration vis-à-vis de ceux qu’ils considèrent comme maîtres de leur personne, sinon de leur âme. Les rapports de toutes ascendances se résument en une espèce de « version dans la distribution ». Les contacts et les responsabilités se manifestent, s’imposent et s’instituent. Plus, les pires malveillances et maltraitances s’installent, bénies. Seuls, les Nègres subissent aujourd‘hui ce Racisme et ce Paternalisme. Ils en portent les stigmates tous les jours.
Le Mal se propage. Pourquoi ?
Ne doutons pas que les préjugés d’aujourd’hui qui naissent de sanguinaires relations entre les aînés, sont enfants maudits, habités, dotés d’une vision-conception peu progressiste de la vie courante. Les religions en particulier quelle qu’ait été leur philosophie de récupération de consciences, ont été les principaux ferments qui ont ensanglanté les relations intra-humaines. La haine et l’obscurantisme mariés et unis pour le pire, ont fait comprendre qu’ils étaient l’unique prosélyte au monde appliquant la méthode présidentielle « en même temps » à la résorption de tous les maux de la Terre.
Apprécier et alléguer qu’ils étaient « fils et filles de Dieu ! » sans aucune restriction apparente. N’oublions pas que nos ancêtres, descendants d’esclaves, ne prétendaient à aucun moment de leur histoire à être reconnus comme « enfants de Dieu ». Les gestes et les signes simplificateurs comprenaient « fils de la Foi ». Oui. Sans réserves, le camouflage idéologique a parfaitement fonctionné. Toutes ces batailles de ces lointaines époques étaient créées et dédiées sans réserves au Ciel immense et muet. Inconnu pourtant.
Nous constatons dépités, les résultats et les conséquences meurtrières de ces sanguinaires affrontements qui colorent en rouge-sang notre terre bien anémiée. Nous sommes encore appelés à vivre des siècles de tueries, louangées par tous, alors qu’elles sont les causes directes de leur insoutenable douleur.
Conflit de races avant celui de classes ! Et les classes sociales s’en sont satisfaites.
Le terme Blanchitude s’ajoute aux autres, piège politique, stratégique créé par les caucasiens conservateurs « Outil d’analyse » qui se veut une réponse directe à la Négritude (A.C) qui se voulait libératrice. F. Fanon affirmait déjà que « le blanc est enfermé dans sa blancheur, le noir dans sa noirceur… ».Césaire en nous rappelant que le nègre bien que mal à l’aise dans « une négritude » mal acceptée est toujours fier de l’être.
Aujourd’hui, nous prétendons que :
La blanchitude est un mécanisme de renforcement dominatoire.
La blanchitude n’est pas une simple affaire de couleur de peau.
La blanchitude et le travail font bon ménage.
La blanchitude permet de bénéficier d’un rang social qui ouvre toutes les portes cadenassées.
Plat pié neg la izé, poutchi ? Ne trouvant pas de travail en parcourant les rues.
Fuyez ce que vous êtes. Devenez ce que nous sommes. Donnez l’illusion et vous serez sauvés. Soyez Racistes.
La personne de couleur est tout simplement un être humain. Elle ignore le nom de sa couleur de peau en chantant « Le Daltonien ».
Diamant le 17 Octobre 2019
Lucien Cidalise Montaise