La question institutionnelle, ce jeudi 10 novembre : Engageons le débat.

— Le n°269 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

On aurait bien tort de se contenter des consultations éparpillées menées par des professionnels du genre, officiant sur commande de la C.T.M. , ou encore de se limiter à des prises de position de chaque courant politique, comme nous le faisons depuis l’ouverture du « débat ». Il est essentiel que les progressistes débattent, que l’on cherche les moyens de faciliter l’intervention des masses, seul médicament aux maux qui nous assaillent.

C’est dans cette perspective que le G.R.S. a sollicité trois autres mouvements politiques pour débattre de la question institutionnelle, des urgences et du rôle des partis et des masses, dans la conjoncture actuelle.

Nous les remercions de leur accord, qui débouche donc sur une première expérience, le jeudi 10 novembre à 18h. Cochez la date. Réservez votre soirée.

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Nicaragua : brisons le silence !

Seul ATV a répondu à l’invitation du G.R.S. et de L’U.F.M. à la conférence de presse sur la dramatique situation vécue par les opposant-e-s souvent sandinistes, au tournant réactionnaire et dictatorial de l’exrévolutionnaire Daniel Ortega et de son âme damnée Murillo.

Bernard Lagier, ancien président du Comité Martiniquais de solidarité avec les peuples de la Caraïbe et d’Amérique Centrale, a rappelé son séjour dans le pays, accompagné de Francine André, lors des élections de 1990 (où les Sandinistes conduits par Ortega avaient perdu) et son long entretien avec Tomas Borge, figure héroïque des premiers moments de la révolution. À cette époque, nous ignorions hélas, que tout comme Daniel Ortega, ce chef prestigieux était aussi un prédateur sexuel !

Philippe Pierre-Charles a témoigné d’un séjour quelques années auparavant aux côtés de feu Édouard Jean-Élie, à un moment où la révolution sandiniste en pleine ascension suscitait un grand espoir.

Ce soutien légitime d’hier nous fait un devoir politique et moral de nous trouver solidaires des personnes demeurées fidèles à cette histoire, et qui en payent le prix, suite à la trahison d’Ortega. Marie-jo Sellaye et Rita Bonheur de l’U.F.M. ont lancé chez nous la pétition en faveur de Dora Maria Tellez, ont souligné la tragédie des environ 200 prisonnier-ère.s politiques actuel.le.s.

Il faut signer cette pétition ! Il faut développer le soutien de la gauche anti-impérialiste et anticapitaliste, à cette cause démocratique et sociale.

Il faut s’informer sur le sort tragique de cette révolution trahie. Nous recommandons un ouvrage bien documenté publié en français en mars 2021.

« Nicaragua (1979-2019) » par Matthias Schindler – Éditions Syllepse.

Notons que plusieurs organisations ont exprimé leur soutien sans pouvoir être représentées à la conférence (FSM, Insoumis de Martinique, Peyi-a, Culture Égalité). Le combat continue.

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Karibea / Sainte-Luce: une lutte instructive

Les NAO (Négociations Annuelles Obligatoires) dans cet hôtel du sud ont été l’occasion d’une mobilisation fructueuse sur les questions centrales du moment : emplois, salaires.

Nous avons interrogé un responsable C.D.M.T. actif dans la lutte.

Q : Parle-nous d’abord des revendications de cette lutte éclair?

R : Les revendications portaient sur des augmentations de salaire et des primes ainsi que sur des embauches. Elles ont évolué durant le mouvement, car à chaque étape, nous avons sollicité le personnel mobilisé.

Nous avons obtenu une augmentation marginale de 8% de l’indemnité de transport, environ 20 % pour la prime de salissure ainsi que 0,45 % d’augmentation de la prime d’ancienneté pour 14 ans et plus de présence.

Il faut savoir que la dernière proposition de la direction était la prime Macron de 250 € seulement pour les C.D.I., ce que nous avons refusé après un vote quasi unanime.

Q : En somme, une belle mobilisation qui a obligé la direction à venir sur les lieux, pour éteindre le feu… ?

 R : Le mouvement était bien suivi. Je crois qu’il y avait au plus fort de l’action, une quarantaine de salariés dont certains étaient en repos, de nombreux « extras » (nom impropre donné aux C.D.D. de courte durée), notamment des femmes de chambre et des collègues récemment embauchés qui malgré certaines tentatives d’intimidation de la direction sont restés mobilisés. Woulo ba yo !

Q : Les enseignements à tirer sont évidentsE…

 R : Comme tu dis ! Nous avons pu montrer notre capacité mobilisatrice et ça paye ! Il faut toujours que la direction craigne pour arracher quelque chose ! Les bavards doivent comprendre qu’une négociation n’est jamais gagnée d’avance, que la participation de la base est essentielle, et que sans syndicat, on est impuissant !

Ne nous cachons pas qu’un rapport de force global basé sur une lutte d’ensemble permettrait de gagner plus.

Les luttes ne sont pas contradictoires mais complémentaires.