— Par Dubsensei & M’A —
Pour beaucoup de spectateurs il aura été la très belle découverte de la soirée. Il s’était déjà produit en Martinique l’an dernier en juillet à l’invitation de Tropique-Atrium, puis cette année le mois dernier dans le cadre du Festival Culturel de Fort-de-France. C’est l’oreille perspicace de Thomas Boutant le directeur artistique du Big in Jazz Festival qui l’a remarqué. Il à la trentaine, se passionne pour la musique, sous toutes ses formes depuis l’âge de 7 ans, s’est exilé, est revenu au pays il n’y a pas si longtemps et nous dit depuis, en créole, en anglais, en français ce qu’il en est de ce retour et ce qu’il génère d’interrogations. Il refuse les assignations, l’enfermement dans un genre musical, la spécialisation instrumentiste. Il se veut libre, mêle à sa façon le jazz, le Rnb, le hip hop, la soul, le reggae. La ligne mélodique se développe, se brise, renaît semblable et différente, sous une forme imprévue, et captive, de ce fait, l’attention. Ses textes sont drôles, plein d’humour et engagés, percutants et distanciés. Multi-instrumentiste, donc, il s’entoure de musiciens à son image. Trois compères ce soir là pour la vibe. Le nom de la prestation, dans le Parc des Floralies récemment rénové ? Héritage ! Il manque une lettre à ce titre qui mérite un pluriel tant le mélange singulier de modernité et d’influences plus classiques forme un creuset musical, aux couleurs foisonnantes d’une étonnante richesse. Un feu d’artifice sonore et des étoiles dans les oreilles.
S’il fait semblant de ne pas se prendre au sérieux, c’est par humilité, par modestie. S’il était un peu intimidé, au début de la prestation, le public lui a dit par une écoute attentive, des encouragements, des applaudissements longs et chaleureux qu’il était avec lui et qu’il le portait sur un tapis volant de notes inédites.
Seul, il n’aurait pu faire, il était donc accompagné de trois complices, tout aussi valeureux, partageant les mêmes valeurs, embarqués dans le même voyage. Ils se nomment Andy Aimontche à la batterie, Edween Muday aux claviers, chœurs & basse et Philippe Démena à la guitare.
Lui c’est Jonathan Dansicare. Écoutez-le, et vous n’oublierez pas son nom.
Dubsensei & M’A