— Par Florent Grabin, Président de l’association écologique P.U.M.A. —
En matière de pollution chimique la Martinique n’est pas face à une page blanche, durant des années nos agriculteurs ont épandu sur leurs propriétés des produits dangereux, Pierre DAVIDAS (actuellement décédé) Robert RANCIO et Florent GRABIN votre serviteur, ont, avec l’association écologique APPELS pris de grands risques pour faire comprendre qu’il fallait passer à des méthodes alternatives ; nous avons été vilipendés, traînés dans la mangrove de la discrimination, du dénigrement, mais nous avons résisté, nous, PUMA, avons le devoir moral de ne pas laisser travestir l’Histoire sur la question de l’usage des pesticides, tant chez nous qu’au niveau international.
Sans tenter de chercher à comprendre, certains récupérateurs ont fait de la Chlordécone leur fond de commerce, d’autres se sont autoproclamés grands sachants. Profitant de la division ambiante entre importateurs, utilisateurs et consommateurs, l’Etat nous a enfermés dans le couloir de cette seule molécule.
Constatant qu’il y avait de la part de l’État un refus catégorique de parler de l’ensemble des pesticides, nous avons toujours refusé de participer aux différents plans Chlordécone en Préfecture, où les Services de l’État se servent des participants comme faire valoir et caution dans ce mensonge politique et scientifique.
D’autres, sous couvert de la Robe Noire, constatant qu’il y avait là une opportunité pour se faire de la publicité politique gratuite ont tardivement fait le choix de l’assignation devant les Tribunaux, l’affaire ayant été mal enclenchée du simple fait de la non-maîtrise de ce sujet, nous assistons actuellement à des résultats factuels s’orientant inévitablement vers un non-lieu. Dès le départ nous avions fait cette mise en garde à tous ceux qui affirmaient sur tous les plateaux qu’ils allaient faire condamner l’importateur devant les Tribunaux, malheureusement le principal concerné a changé d’adresse, il réside actuellement dans l’une des allées du Cimetière du François.
De même, nos nombreux pseudos scientifiques en quête de notoriété se sont retrouvés devant le principe de réalité, les Services de l’État se sont servis d’eux pour tromper la population. Comment comprendre que le Directeur de l’ARS, Cancérologue de formation, persiste à refuser de mettre au débat le cocktail pesticide présent dans l’Eau du robinet ? Toute la littérature scientifique est fortement enrichie par des études des Professeurs Gilles-Éric CERALINI (Pr en biologie moléculaire) Charles SULTAN (Pr en endocrinologie moléculaire) sur les conséquences de pesticides qui sont des perturbateurs endocriniens fortement présents dans les pathologies environnementales et dans la morbidité de notre population.
Depuis le lynchage médiatique du Professeur Dominique BELPOMME, Cancérologue mondialement reconnu, nous pouvons affirmer que du Président de la République jusqu’au Préfet, l’État dans sa globalité n’est pas prêt à assumer et assurer le bon traitement de ce sujet qui nous empoisonne la vie ; l’action de tous ces perroquets savants qui gravitent autour de ce délicat dossier est pitoyable.
Ce sont ces mêmes personnes qui nous combattent au motif que nous ne sommes pas médecins, mais qu’ont-elles fait pour imposer à l’État de procéder à la toxicogénomie, ou autres recherches sur l’incidence de ce cocktail de résidus de ces pesticides dans la survenance des nombreux cancers qui touchent la population.
Pourquoi avoir accompagné l’ARS dans la recherche de Chlordécone dans le sang sans prendre en compte les autres pesticides ? Pourquoi vouloir imposer le zéro Chlordécone dans notre alimentation locale sans se soucier de l’import venant de l’Europe et autres zones ? Pourquoi ne pas imposer une alimentation propre dépourvue de pesticides ? Pourquoi avoir poussé l’Assemblée Nationale à voter une loi pour n’indemniser que les agriculteurs ?
Nous consommateurs qui depuis les premières tétées ingurgitons toutes ces molécules se trouvant dans le lait des mamans, dans l’Eau du robinet, dans presque toute l’alimentation importée ou locale, avec des pathologies lourdes, sommes mis à l’écart. Nos sachants ont cautionné cette discrimination par un silence assourdissant. Le cancer de la prostate de l’agriculteur est-il différent de celui des autres hommes ? Pourquoi ne pas avoir donné suite à l’Enquête Parlementaire de Serge LETCHIMY ? Une fois de plus la suffisance de certains permet à l’État de nous traiter comme des moins que rien, ce laisser-faire est criminel.
Nous avons eu des agités du bocal qui ont donné de grands coups de mentons, tant en plénière que sur les médias sur le zéro Chlordécone à qui nous devons demander le bilan de leurs actions pour résoudre la question des pesticides. Où sont les expertises indépendantes pour démontrer que l’État nous trompe et ment par omission sur cet important dossier ?
Au-delà du discours, nous PUMA, avons produit de nombreuses propositions, à charge pour nos Maires de les mettre en œuvre, de procéder au contrôle général de toute alimentation (Eau, fruits et légumes). La CTM et l’État devront accompagner la production agricole et l’Eau du robinet, c’est cela la réparation.
Concernant la société civile elle gagnera à prendre les choses en main afin que l’on soit plus soucieux du devenir de nos enfants, de notre santé, du futur de ceux qui sont actuellement en grande souffrance en imposant, Pour Une Martinique Autrement, que l’État mette en œuvre une vraie politique sanitaire dans notre Martinique.