Mardi 5 novembre à 19h |Terre d’Arts | Parc de Tivoli
« La petite fille que le soleil avait brûlée » d’Andrise Pierre est une pièce de théâtre qui explore la violence patriarcale, la culture du viol et le silence imposé aux femmes dans une société fortement marquée par des traditions répressives. Le texte raconte le retour d’une nièce, qui revient dans son pays natal pour faire une demande particulière à sa tante Yole : porter sa robe de mariée lors de son propre mariage. Cependant, cette robe, tachée de sang et déchirée, ouvre la porte à une réflexion sur la vie de Yole, son histoire personnelle et les stigmates d’une société qui soumet les femmes à une oppression constante.
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À travers les souvenirs de Yole et les témoignages de son entourage, la pièce met en lumière les conséquences de la domination masculine et des violences sexuelles, souvent banalisées ou ignorées dans le discours social. La métaphore de la robe de mariée devient ainsi un symbole de malheur, de souffrance et d’emprisonnement dans des codes sociaux qui étouffent la liberté des femmes.
La dramaturge Andrise Pierre, lauréate du Prix SACD de la dramaturgie francophone en 2020 pour ce texte, utilise des anaphores et des récits de témoins pour analyser les structures patriarcales qui régissent la société et l’intime. Le texte se veut un cri contre la honte imposée aux victimes de violences, et un appel à la libération de la parole des femmes.
La metteure en scène Rita Ravier a choisi de porter cette œuvre à la scène, en la présentant sous forme de maquette lors d’un festival, avec une troupe composée en grande partie de comédien.ne.s de la classe théâtre de Tropiques Atrium scène nationale. Ce travail de mise en scène permet de donner vie à cette pièce poignante, en dévoilant l’urgence de faire entendre les voix des femmes et de dénoncer les violences auxquelles elles sont soumises.
« La petite fille que le soleil avait brûlée » est une œuvre au service d’un dévoilement des mécanismes du patriarcat et qui met en exergue l’importance de défendre la parole des femmes dans une société qui continue de les marginaliser.
Metteuse en scène : Rita Ravier
Distribution : José Dalmat, Giovanny Germany, Laura Grandfils, Rita Ravier, Carlos Stanis, Fiona Soutif, Naïsha Ursulet
Distinctions
Pièce lauréate du Prix SACD de la dramaturgie francophone en 2020 sous le titre Elle voulait ou croyait vouloir et puis tout à coup elle ne veut plus !.
Pièce lauréate 2022-2023 du comité du Quartier des Autrices et des Auteurs (QD2A) d’Ivry-sur-Seine.
Pièce sélectionnée pour le Prix Jacques Scherer 2024.
Pièce sélectionnée pour le Prix de la Bibliothèque de Théâtre Armand Gatti 2025, La Seyne-sur-Mer, sélection 3e-2e.
La presse en parle :
« La langue du texte emprunte à différents registres : le récit, le dialogue, le chœur, l’invective frontale, ce qui donne à la pièce sa vie et sa variété.
Elle convoque aussi la langue haïtienne dans la scène du sacrifice vaudou.
Une langue toute de colère, de révolte, d’abnégation, mais comme contenue, qui marche par lame de fond et fait gonfler drames et douleurs. Une langue qui ne demande qu’à surgir, exploser et cela dans la quasi-totalité du texte (…)
Forme et contenu se tiennent par la main et alimentent l’image d’un cercle vicieux. Une langue non dénuée d’humour, fine et grinçante (…)
C’est l’écrasement de la femme qui est passé au crible de son histoire religieuse. (…)
Fresque vivante et contrastée, qui va de la tragédie à la farce, entre influence de l’église et influence des esprits vaudous. (…) Polyphonie puissante et à portée universelle. »
[Comité de lecture du Théâtre de Quartiers d’Ivry, février 2023]
« Nous avons été bouleversés par son authenticité. (…)
Pour nous conter l’histoire de Yole, par qui tout se révèle, Andrise Pierre va par les témoignages et les anaphores analyser la culture du viol, dans une société qui n’a jamais remis en question le patriarcat et sa violence envers les femmes.
Le père par le boulanger : « et ce soir-là, la veuve connut une nuit d’amour avec une ferveur qui ressemblait plus à de la violence ».
Ce n’est pas rien de dire que le patriarcat est un système dont la cohérence structure notre société.
Une dimension essentielle de cette domination masculine passe par le contrôle de la sexualité, via un discours fait par des hommes pour les hommes, banalisant les violences sexuelles et discréditant les femmes qui en sont victimes.
« La petite fille que le soleil avait brûlée » de Andrise Pierre est un texte essentiel pour que la parole des femmes soit défendue hautement et sans exception. (…)
Nul besoin de vous dire l’urgence de lire ce texte. »
[Dashiell Donello, Le Blog les dits du théâtre, 25 janvier 2024]