« La Périchole » : Un chef-d’œuvre satirique d’Offenbach inspiré de la vie tumultueuse de la « Perricholi »

Mardi 27 février à 21h. Direction de Marc Minkowski, m.e.s. Laurent Pelly. Sur France 4

Deux grands interprètes d’Offenbach, Marc Minkowski à la direction musicale et Laurent Pelly pour la mise en scène, excellent ce soir dans La Périchole, avec des chanteurs français qui se sont tous déjà frottés avec brio à ce répertoire exigeant.
Jacques Offenbach – Henri Meilhac et Ludovic Halévy,
La Périchole
Opéra-bouffe en trois actes créé le 25 avril 1874 au Théâtre des Variétés, à Paris(version en deux actes créée dans le même théâtre le 6 octobre 1868). Opéra enregistré le 24 novembre 2022 au Théâtre des Champs-Elysées, à Paris. Nouvelle production. Coproduction Théâtre des Champs-Elysées, Opéra Royal de Wallonie, Opéra de Dijon, Opéra de Toulon, Palazzetto Bru Zane. Avec le soutien de Madame Aline Foriel-Destezet, mécène principale des opéras mis en scène au Théâtre des Champs-Elysées. Laurent-Perrier mécène de l’opéra La Périchole.
Distribution de La Périchole au Théâtre des Champs-Elysées :
Marc Minkowski : Direction musicale
Laurent Pelly : Mise en scène et costumes
Marina Viotti : La Périchole, Mezzo-soprano
Stanislas de Barbeyrac : Piquillo, Ténor
Laurent Naouri : Don Andrès de Ribeira, Vice-Roi du Pérou, Baryton-basse
Rodolphe Briand : Le Comte Miguel de Panatellas, Ténor
Lionel Lhote : Don Pedro de Hinoyosa, Baryton
Chloé Briot : Guadalena / Manuelita, Soprano
Alix Le Saux : Berginella / Ninetta, Mezzo-soprano
Eléonore Pancrazi : Mastrilla / Brambilla, Mezzo-soprano
Natalie Pérez : Frasquinella, Soprano
Eddie Letexier : Le Vieux Prisonnier / Le Marquis de Tarapote, Comédien
Mitesh Khatri : Le Premier Notaire, Ténor
Jean-Philippe Fourcade : Le Deuxième Notaire, Baryton
Chœur de l’Opéra National de Bordeaux
Salvatore Caputo : Chef des chœurs
Les Musiciens du Louvre
Agathe Mélinand : Adaptation des dialogues
Chantal Thomas : Scénographie
Michel Le Borgne : Lumières
Jean-Jacques Delmotte : Collaborateur costumes

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La Périchole, un opéra bouffe de Jacques Offenbach, est un chef-d’œuvre musical qui a vu le jour le 6 octobre 1868 au théâtre des Variétés. Initialement composé en deux actes, il a été remanié en une version en trois actes et quatre tableaux en 1874. Le livret, signé Ludovic Halévy et Henri Meilhac, est une adaptation de la comédie de Prosper Mérimée intitulée Le Carrosse du Saint-Sacrement.

L’histoire se déroule à Lima au XVIIIe siècle, mettant en scène deux chanteurs ambulants indigents qui réussissent, à travers des quiproquos hilarants, à se moquer du vice-roi du Pérou, un phallocrate impénitent.

Genèse et Écriture : Jacques Offenbach, travaillant initialement sur d’autres projets en janvier 1868, commence à composer La Périchole durant l’été de la même année, en collaboration avec Henri Meilhac et Ludovic Halévy. Le livret s’inspire de la saynète de Prosper Mérimée, Le Carrosse du Saint-Sacrement, déjà adaptée sous le nom de La Périchole au théâtre du Palais-Royal en 1835.

Contexte Historique : L’opéra puise son inspiration dans la vie de l’actrice et courtisane péruvienne Camila Périchole, elle-même inspirée de Micaëla Villegas, surnommée « la perra chola ». Le vice-roi du Pérou, Manuel de Amat y Juniet, l’avait affublée du sobriquet « Pericholi », suscitant diverses interprétations quant à sa signification, allant de « petite merveille » à « jolie petite indienne » ou même « chienne indigène », selon les versions.

Répétitions et Création : Les répétitions de La Périchole débutent en août 1868, avec la partition acquise par les éditions Brandus et Dufour. La création, prévue initialement pour le 1er octobre, est finalement réalisée le 6 octobre 1868, suscitant un accueil enthousiaste pour sa musique. Certains numéros musicaux sont même bisés dès la première représentation.

Accueil et Critiques : Bien que la musique soit bien accueillie, les critiques sont partagées quant à la postérité de l’œuvre. Si certains la louent, d’autres expriment des réserves, notant des éléments délicats et des effets de mauvais goût. Pourtant, La Périchole se distingue par sa noirceur inattendue dans le genre de l’opéra-bouffe, offrant un rôle digne aux femmes, en particulier au personnage éponyme.

Remaniements : Dès la deuxième représentation, des remaniements sont apportés à l’œuvre, avec des scènes raccourcies et des numéros musicaux modifiés ou supprimés. Cette évolution témoigne de la volonté des créateurs d’ajuster l’opéra en fonction des réactions du public et des critiques.

La Périchole s’impose ainsi comme une œuvre complexe, mêlant satire sociale, humour, et critique politique, tout en capturant les intrigues et la vie tumultueuse de la « Perricholi ».