— Par Kenjah —
Vieux Frère
Les mots se sont tus
Au pas de la porte
Leurs ombres vont
Et viennent dans l’étourdie
Des franchissements qui saisissent
Ne vacille pas la flamme du serbi
Ne cillent point les grands yeux rouges
De la nuit
Mais un secret trébuche
Trébuche
En secret.
Grand Frère
Comme cette femme aimée qui sort du bain
Et son parfum de hautes herbes
Le vieux corps s’est dépris au loin
Pour céder à la nuée ardente qui est la mer unique
La lave, la Levée
Des mots et du chant
En l’estuaire même de ta présence
O sensible ami
Tes pas perdus en papillon volé
Tu voles sur les mornes oubliés
Ecrasant le feu d’une gorgée de terre
Assouvi de lumière et de paix
Partageant nos rêves dès la brune
Au bord renoué des compères du franc jeu
Va serein
Aucun malfini ne t’assigne
Car tu laisses la paix