La niaiserie de la «dédiabolisation» du FN

— Le n° 357 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

Cyniquement pour les uns, naïvement pour d’autres, il y aurait un changement de nature entre le Front National des Le Pen et le Rassemblement National des Le Pen.

Ainsi le RN serait devenu un parti normal. Cette fable ignore des choses essentielles. Un parti composé de milliers de membres ne change pas de nature sans une crise profonde, sans remise en cause radicale d’un parti né sous le signe de la radicalité. Fondé par des nostalgiques du nazisme et des adeptes de l’OAS, le FN/RN ne pourrait se transformer, se défaire de ses idées nauséabondes, de ses modèles vénérés, sans que cela ne fasse aucun bruit, ne provoque aucune rupture, ne déclenche aucune scission retentissante.

Le prétendre reviendrait d’ailleurs à nier le caractère exceptionnellement néfaste du fascisme dans ses différentes variantes. Or, nier cela, c’est justement une des caractéristiques du fascisme !

Ensuite, le premier geste qui caractérise un tournant aussi marquant que l’abandon d’un système de pensée mortifère, c’est justement le retour critique sur le passé honni. Or, le RN n’a jamais désavoué ses fondateurs pro nazis, jamais dénoncé le passé de tortionnaire en Algérie de Jean-Marie Le Pen, ni exprimé le moindre dégoût devant l’affirmation de Le Pen sur le génocide des Juifs qui ne serait qu’un détail de l’histoire !

Enfin, le RN n’a jamais mis fin à ses relations ouvertes avec les pires adorateurs du fascisme, où qu’ils se trouvent, en Europe, aux USA, en Asie, en Amérique du sud.

La présentation, édulcorée dans la forme des thèmes du RN, ne change pas leur permanence obsessionnelle: lutte contre les immigrés, contre les minorités d’origines, de cultures, de religions, de genres, d’orientations sexuelles…

Même les secteurs les moins politisés de la population se rendent bien compte que FN et RN c’est, sous un emballage différent, « menm bèt /menm pwèl !

La libération de la parole raciste dès l’annonce des résultats favorables au RN en est la preuve par 9.

Se montrer plus naïfs et plus naïves que les racistes les plus sommaires, c’est une prouesse rare et certainement pas désintéressée !

12 juillet 2024 : Départ d’un anti fascisme conséquent ?
L’appel cidessous a permis la rencontre intéressante d’une centaine de personnes. Nous y reviendrons.

Nou ka di non !

Le poids acquis par l’extrême droite en France et ses progrès en Martinique, Guadeloupe, Guyane, Réunion… constituent une menace pour la démocratie, pour nos droits, pour la vie de nos compatriotes en Hexagone et pour toute perspective d’émancipation de nos peuples.

Cette évolution est une mauvaise nouvelle pour le peuple Kanak en butte à la brutalité coloniale, pour le peuple martyr de Palestine, et plus globalement pour tous les peuples opprimés.

Nous, soussigné·e·s, organisations ou personnes à titre personnel, affirmons notre engagement à résister à ce cours dangereux des choses et à travailler, dans notre diversité, à la définition d’alternatives sociales et décoloniales, porteuses d’espoir pour la population.

Dans l’immédiat nous appelons à manifester ensemble

-Pour dire non à l’extrême droite, ses idées, ses pratiques, ses personnages racistes, suprématistes, xénophobes, colonialistes, anti féministes, sexistes, homophobes, anti ouvrier·e·s, re-migrationistes, climato-sceptiques, antidémocratiques, et contre le néolibéralisme capitaliste qui les nourrit, sous l’égide des médias du grand capital.

-Pour l’arrêt du génocide du peuple palestinien et pour la fin de la complicité de l’État français avec l’extrême droite sioniste.

-Pour la fin de la répression qui vise à interdire au peuple Kanak l’accession à sa propre souveraineté.

-Pour le respect du peuple martiniquais, de son droit à l’initiative historique et à la solution des problèmes qui l’assaillent (vie chère et faibles revenus, services publics dégradés, chlordécone, vies quotidiennes abîmées.)

Nous appelons à manifester pour ces revendications

Vendredi 12 juillet à 18h à la maison des syndicats.

Premiers signataires :

Organisations :

CDMT, CGTM-BATIMENT, CULTURE EGALITÉ, D’ANTILLES ET D’AILLEURS, FÉDÉRARTION SOCIALISTE DE LA MARTINIQUE, GRS, INSOUMI-ES DE MARTINIQUE, MOUVEMENT DU NID-MARTINIQUE, PÉYI-A, PPM, RESPÉ, UFM

Personnes à titre personnel :

ANOUK AMRA André, de Martinique-Palestine-Solidarité, BRUSSET Lydie, CABOSTE Marie-France, Sympathisante engagée depuis Dubaï, CATHERINE Félix, Militant de la cause sociale, GUIYET Cyrille, Militant syndical, JEAN-ETIENNE Christian, Militant associatif, LINISE Maguy, Militante associative, MATHIEU PETIT, Martinique-Palestine-Solidarité, OZIER-LAFONTAINE Louis Félix, Socio-anthropologue, PAGO Gilbert, Militant, historien, POMMIER Karine, Militante syndicale, ROSE ADELAÏDE Marcel, Militant syndical, SAINTE-ROSE-ROSEMOND Franck, Conseiller municipal de la ville de Schoelcher, URSULET Christian, Militant du bien public.

Affaire Pinto : La mobilisation doit changer d’échelle

L’incroyable condamnation d’Hervé Pinto à 30 mois de prison et à des sommes astronomiques à verser à des occupants qui, du fait de leur présence sur des terrains acquis originellement sur la base d’actes frauduleux, sont au mieux des receleurs, a tout d’une provocation. Cette provocation n’est pas un pied de nez aux seuls soutiens d’Hervé Pinto. C’est une insulte à tout le peuple martiniquais. Cette justice qui agit en fait, comme si Le Pen était déjà au pouvoir envoie à toutes et tous un message clair : on n’a pas le droit de se rebeller contre l’injustice.

La résistance à l’oppression est criminalisée sans la moindre retenue.
Le peuple martiniquais est directement interpellé et chacun devra prendre ses responsabilités.