France Gall est morte dimanche 7 janvier à l’âge de 70 ans des suites d’un cancer. Égérie naïve de Serge Gainsbourg au temps des yéyé puis interprète inspiré de son mari, l’auteur-compositeur Michel Berger, la fille du parolier Robert Gall aura été une des artistes pop les plus importantes de la variété française.
Son sourire enfantin et sa voix sucrée ont incarné de 1960 à 1990 l’émancipation douce des jeunes filles françaises de l’après-guerre…. La chanteuse France Gall nous a quittés ce dimanche 7 janvier 2018 des suites d’un cancer, a annoncé sa chargée de communication Geneviève Salama. «Il y a des mots qu’on ne voudrait jamais prononcer. France Gall a rejoint le «Paradis blanc» le 7 Janvier, après avoir défié depuis 2 ans, avec discrétion et dignité, la récidive de son cancer», indique-t-elle dans un communiqué. Elle avait été hospitalisée fin décembre pour une «infection sévère».
Isabelle Gall est née le 9 octobre 1947 à Paris dans une famille à la fibre artistique développée. Son grand-père est l’un des fondateurs des petits chanteurs à la Croix de bois, son père, Robert Gall, écrit des chansons aussi importantes que La Mamma de Charles Aznavour. La petite dernière de la famille a autant de caractère – on la surnomme «le petit caporal» – que de goût pour la musique. Elle est initiée au piano à 5 ans, puis à la guitare à 11 ans. Son destin de prodige va très vite ressembler à un conte de fées. À quinze ans, sous la houlette de son père, elle enregistre un premier disque. Un an plus tard, en 1964, elle connaît son premier succès avec Sacré Charlemagne . Isabelle est devenue France et tous les Français aiment bien cette jeune fille de bonne famille qui chante des comptines à la mode des années 60, en pleine période yéyé.
Les sucettes à l’anis de Serge Gainsbourg
«Sacré Charlemagne, j’en étais malade, je me souviens, je n’aimais pas du tout ça…» Le succès ne tourne pas la tête de cette chanteuse de 18 ans. Elle trouve alors un premier Pygmalion, Serge Gainsbourg. Le musicien trouve en elle sa première Lolita. Son ingénuité va l’inspirer. Il lui écrit des chansons à double sens, dont les fameuses Sucettes à l’anis. Des années plus tard France jurera ses grands dieux qu’elle n’avait compris le caractère érotique de la métaphore. Cette collaboration sera couronnée par un premier prix de l’Eurovision en 1965 – pour le Luxembourg – Poupée de Cire poupée de son.
Cette ambiguïté désarçonne son public qui comprend mal comment l’interprète de la très sage Sacré Charlemagne a pu se laisser entraîner sur le terrain libidineux de Gainsbourg, le poète maudit. Et, à partir de 1966, France va vivre une traversée du désert qui ne s’arrêtera qu’avec sa rencontre avec Michel Berger.
La Déclaration… d’amour de Michel Berger
La légende est belle et France Gall l’a souvent racontée: c’est sur son autoradio qu’elle a rencontré Michel Berger…
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