— Par Pierre Alex Marie-Anne —-
En dépit des dénégations outragées de l’habituel sociologue de service, la Martinique se porte mal, très mal même, pour dire la vérité, elle est en comma dépassé.
Plusieurs faits, particulièrement marquants, illustrent cette tragique situation :
D’abord et avant tout l’exode accéléré de sa jeunesse, souvent hyper-qualifiée, qui refuse de se laisser enfermer dans l’entonnoir d’une île sans perspectives d’avenir.
Ensuite l’incurie incroyable des dirigeants de la Collectivité Territoriale de Martinique qui au bout de trois ans s’avèrent incapables de mettre en service, des BHNS à un million d’euros l’unité, frappant par la-même de stérilité l’ensemble de l’investissement du TCSP, qui a déjà coûté 400 millions au contribuable.
Si ce n’est pas de la gabegie financière, qu’est-ce-que c’est ?, idem pour″ l’immeuble Victor FOUCHE‟ qui après 35 millions, au bas mot, de travaux de rénovation ne sert strictement à rien.
Idem encore , de la sous-consommation chronique des fonds européens qui, au deux tiers de la fin de la programmation n’atteint même pas les 30% ,alors que dans le même temps on se répand en lamentations sur le manque d’argent disponible.
Et on a la prétention après ça de parler de bonne gestion, de se poser en modèle de gestionnaire rigoureux et avisé !, du bluff que tout cela, rien que du bluff qui ne fait pas honneur aux actuels pensionnaires du Plateau Roy, à la remorque d’un gourou d’un autre temps.
Mais c’est la classe politique dans son ensemble qui devrait faire son examen de conscience; elle accepte sans se révolter le traitement inéquitable infligé à la population martiniquaise s’agissant de la préservation de ce bien fondamental et unique qu’est la santé.
Un système hospitalier en pleine déliquescence dans un environnement de médecine de ville qui se détériore, au jour le jour, au niveau des délais de consultation .
Une pollution gravissime dont les conséquences sur les organismes humain s sont systématiquement minorées tant en ce qui concerne l’usage prolongée de la Chlordécone, que maintenant l’incidence catastrophique de l’arrivée massive sur nos côtes d’algues sargasses hautement toxiques.
des épaves de véhicules qui continuent à proliférer sans qu’aucun plan d’ensemble ne soit mis en œuvre pour les éradiquer, malgré le décret du28-04-17, confirmant le principe du pollueur-payeur.
L’absence de véritable protection des populations contre les risques d’inondations, les rivières ne faisant l’objet d’aucun plan d’ensemble pour le curage régulier, le re-calibrage ou leur endiguement.
De leur côté, certains dirigeants syndicaux au comportement de plus en plus mafieux, n’hésitent pas à prendre en otage la population pour la défense de causes moralement indéfendables.
Pire.ces agissements ne rencontrent que la passivité des autorités Etatiques pour qui ″ne rien voir et laisser faire ‟tient lieu de devise de la République, faisant ainsi le lit de l’odieux macoutisme.
Comme si ce terrible constat ne suffisait pas, voila que se profile à l’horizon une nouvelle calamité : la menace pesant sur le pluralisme de l’information télévisée, déjà si problématique chez nous.
Oui, la Martinique se meurt à petit feu, et ceux qui par pusillanimité refusent de le voir ne sont pas dignes de se considérer comme ses fils et filles authentiques.
Pierre Alex MARIE-ANNE