La Martinique se meurt…

— Par Yvon Joseph-Henry, président de A3C

La Martinique va mal et chaque jour qui passe nous en fournit une preuve supplémentaire. Nos maux, nous les connaissons tous :

  • Incompétence
  • Son corollaire, le copinage car sans copinage, l’incompétence est mise à nu et dénoncée ;
  • Le Je-m’en-foutisme ou le « y bon kon sa », conséquence de l’inconséquence et du copinage : pourquoi m’en faire en effet puisque je ne serai jamais inquiété ?

  • L’appât du gain par tous les moyens, sans doute l’élément le plus destructeur de notre île puisqu’il prospère dans le terreau des défauts qui précèdent.

 

Pour l’habitant du Robert par exemple, ces maux sont perceptibles à l’œil nu. Ainsi, la grande double voie qui traverse maintenant le Robert de Trinité au Lamentin est inondée dès qu’il pleut un peu fort, quand la voie précédente, avec tous ses défauts ne l’était pas. La route du bourg à Pointe Savane est un gymkhana permanent du fait des trous quasi permanents de la route, et malgré l’habileté des conducteurs, ceux-ci massacrent pneus et jantes quand ce ne sont pas les amortisseurs et les cardans…. Une route qui n’a pas été refaite depuis 15 ans au moins ne peut pas être autre chose que le brise-voiture qu’elle est devenue.

Tout ceci est la marque d’un manque de volonté de prendre le problème à bras le corps en s’en donnant les moyens, mais c’est aussi l’absence de vérification du sérieux et de la durabilité des travaux entrepris. Après tout, c’est l’argent du contribuable, et non celui de la commune ou de la collectivité. Et c’est sans doute pourquoi nos responsables s’en moquent !

Mais le plus grave est qu’à l’échelon supérieur, celui des autorités, c’est l’abandon. Les voitures abandonnées sur le bord des voies sur la commune du Robert sont des insultes au comportement que l’on attend des autorités. Qu’elles soient de plus incendiées n’a l’air de ne gêner personne, ni les autorités judiciaires, ni la police et la gendarmerie, et encore moins l’édilité, le maire et ses adjoints, voire les conseillers municipaux ! Le mot d’ordre semble être de faire l’autruche.

Comment s’étonner que se mette à régner l’anarchie ? Tel décide en plein lotissement résidentiel de faire un élevage de poules et de coqs qui commencent à crier dès 3-4 heures du matin ! Tel autre joue avec une sono sans s’occuper de la gêne sonore ; tel autre fait du feu avec ses déchets alors que les feux sont interdits du fait des gênes respiratoires qu’ils provoquent et parce qu’il y a un ramassage de déchets verts organisés par la commune et la communauté de communes. Du coup, faut-il s’étonner que ce pseudo centre de loisir installé sur le bord de la route, près de l’endroit où l’on élevait des poissons en mer, s’octroie le droit d’organiser toute fête, tout rassemblement comme si la route était à lui, bloquant les résidents qui veulent entrer ou sortir de chez eux pendant des heures puisqu’il n’y a aucun service d’ordre pour obliger les participants à ne se garer que d’un côté de la route, et pour alterner au moins le flux de voitures un dimanche après-midi. La manifestation – comme toute manifestation empiétant sur la voie publique – a dû être déclarée, tout comme le centre a dû être autorisé. Qu’elle l’ait ou non été, comment se fait-il qu’entre la police municipale, la gendarmerie, les responsables des services techniques, les élus, personne ne soit en mesure de se rendre compte des atteintes à la liberté et à la sécurité des usagers ? Qu’attend-on ? Un accident ou qu’un résident furieux ne détruise des véhicules ou ne fasse usage de la force à l’encontre des participants à la fête ?

Plus grave, il y a quelques jours, une fuite d’eau a vu le jour dans un tournant de la même route, un peu en amont. Le travail qui a été réalisé est véritablement un scandale. Non seulement les voitures ne peuvent qu’éclater un pneu dans le trou qui a été créé, mais de surcroît, pour l’éviter, il faut accepter de jouer à la roulette russe et de se prendre de face un véhicule qui arriverait rapidement et de manière inévitable parce que non perceptible du fait du tournant. Et, évidemment rien pour signaler quoi que ce soit.

C’est la marque profonde d’un climat délétère qui gangrène notre île. Comment peut-on prétendre dans l’île ou au Robert (où l’on envisageait un immense parc vers Pointe Savane), à une dimension touristique ? Il faudrait déjà apprendre à nettoyer devant notre porte : rien d’autre que le temps immobile qui nous tue lentement et sûrement !

 

Yvon JOSEPH-HENRI

Président de l’association des Consommateurs et des Citoyens de la Caraïbe (A3C)

0696 80 96 02

consommateurs.caraibe.a3c@gmail.com

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