— Par Pierre Drela —
Que n’a-ton pas vu et entendu sur ces événements qui ont tenu en haleine la population ces derniers temps. Il y a eu les pour, les contres, et les indifférents. En analysant ces comportements, moi simple citoyen, je ne peux cautionner ces spectacles qui s’étalaient à longueur de journée dans les médias.
La Martinique, petite île de la Caraïbe autrefois appelée Madinina, a son histoire que nous connaissons tous, elle n’est pas glorieuse mais elle la supporte. Pourquoi l’amputer de ses statues ? Il y avait certainement une autre façon de faire que de croire qu’elle va ignorer son passé. Certes, nous n’en sommes pas fiers, mais nous gardons les traces qu’une minorité, par méconnaissance ou par mise en cause d’une certaine caste qu’elle ne veut plus tolérer, s’amuse à une provocation qui dérange le simple citoyen. On ne lui a pas demandé son avis à celui qu’on appelle Ti Sonson, le Martiniquais qui demande à vivre en paix. Un quarteron d’individus irresponsables soutenus par des revanchards se sont amusés à vandaliser, à s’en prendre à certains magasins appartenant à une ethnie qu’il montre du doigt pour avoir introduit un pesticide utilisé dans les bananeraies et destiné à éradiquer des charançons qui détruisaient les bananiers. Ce qu’ils ignorent, c’est que ce pesticide a été réclamé par les planteurs et encouragé par un parlementaire qui a reconnu les faits. Ils se sont trompés de cible puisque tout a déjà été dit et même le gouvernement a reconnu la bavure sur la chlordécone, le produit incriminé. Pourquoi essayer de faire justice quand les dispositions sont en cours jusqu’à la présidence de la République ? Alors, on cherche à intimider en essayant d’autres procédés : le déboulonnage de statues qui seraient à l’effigie des esclavagistes. Là encore on se trompe de cible. On peut supposer que Victor Schoelcher serait arrivé les mains vides au lieu d’apporter le décret d’abolition… Que se serait-il passé ? Certainement un bain de sang au cours duquel les esclaves ne seraient pas sortis gagnants.
Le gouvernement n’aurait pas laissé Schoelcher subir les assauts des esclaves. Tout cela pour dire que le déboulonnage de la statue de cet homme qui nous a donné la liberté en prenant des risques n’est que le fait d’ignorants de notre histoire.
Une vague de racisme
Quant à Joséphine, femme de Napoléon Ier, comment aurait_elle pu empêcher Napoléon de rétablir l’esclavage ? La Martinique n’était pas sous le contrôle de la France mais de l’Angleterre. Seules la Guadeloupe et Haïti qui avaient bénéficié de la première abolition ont eu le rétablissement et la Martinique devenue française a continué dans ce rétablissement, voilà la vérité que les historiens dignes de ce nom ont relaté. Par ailleurs, traiter Joséphine d’esclavagiste n’est pas juste, elle a eu le tort d’appartenir à cette caste, cela ne fait pas d’elle une esclavagiste pour autant, elle n’était pas aux affaires.
Autre question : que vient faire le général de Gaulle dans cette cacophonie de méconnaissance de l’histoire, au point d’aller taguer sa statue au Robert, quartier dit Vert-Pré ? Qu’a-t-il à voir dans l’esclavage ? Il y a lieu que l’Éducation nationale reprenne ses programmes, je n’ai pas entendu un professeur des écoles s’élever contre cette aberration. Celui qui nous a évités le régime nazi serait devenu « esclavagiste » pour mériter un tel sort. Je n’ai pas entendu une seule voix pour dénoncer cette profanation.
Enfin, je ne peux passer sous silence cette photo accompagnée de commentaires de notre députée Danielle Obono. Quelle insulte envers une députée élue par des Français ! Peu importe le parti auquel elle appartient, elle ne serait pas députée de l’Assemblée nationale si elle n’était pas française. Tout cela fait partie d’une vague de racisme qui veut déstabilisée la République à laquelle nous appartenons, qu’on le veuille ou pas. Nos responsables ont le devoir de rappeler à ces égarés dans quelle démocratie nous vivons, sinon c’est l’anarchie qui nous attend dans les prochains jours. Martiniquais réveillez-vous avant qu’il ne soit trop tard !
Pierre Drela