— Par Yvon Joseph-Henri pour l’Association des Consommateurs et des Citoyens de la Caraïbe (A3C)—
Il n’y a pas que les enfants qui ont les yeux plus gros que le ventre… à moins que nos politiciens ne soient eux-mêmes de grands enfants…ou des inconscients !
Chaque année, dans les écoles de Schœlcher…et sans doute ailleurs dans le pays, se pose le problème des rats par défaut d’entretien régulier.
Depuis des mois – malgré un très bref répit d’un mois à peine, hélas – l’informatique de la mairie de Schœlcher, et donc l’utilisation d’internet pour le paiement à distance de la cantine, ne fonctionne pas. Une lettre ouverte dénonçait pourtant cette lacune préjudiciable pour tous mais aussi culturellement puisqu’elle maintient les consommateurs de Schœlcher dans un moyen-âge technique.
Mais il y a pire. Depuis de nombreuses semaines, les personnels en contrats précaires en fonction aux portes des écoles pour assurer une sortie sécurisée des enfants, ont disparu, bien avant la fermeture des classes.
On voudrait donner le signal d’une débandade des élèves en invitant les parents à garder leurs enfants chez eux qu’on ne s’y prendrait pas autrement, sans compter d’ailleurs, pour les récalcitrants, la cantine arrêtée avant la fermeture officielle des écoles.
Certes, on a vu des agents de la police municipal courant de l’école de l’Anse Madame à celle de Plateau Fofo, mais pour quelle efficacité ? Sans compter la désorganisation totale de leur service ! Et pourtant, un abord comme celui de l’école maternelle et primaire de Plateau Fofo est plein de dangers : rue étroite, fréquentée dans les deux sens – les voitures remontent la rue que les bus descendent – , ou par la rapidité avec laquelle circulent certains véhicules non concernées par la sortie scolaire. Faut-il ajouter à cela le fait qu’à partir de 6 ans, les enfants peuvent sortir librement de l’école quand sonne la sortie et se trouver nez-à-nez avec un véhicule ?
C’est pourquoi les parents de plateau Fofo se sont mobilisés pour assurer une forme de sécurité aux abords de l’école de plateau Fofo en se transformant en auxiliaires de circulation, sans pour autant faire cesser les interrogations que soulève cette situation :
- En cas d’accident, de quelle couverture disposent-ils ?
- Est-il normal que des parents retirent le travail de jeunes gens vivant déjà de manière précaire alors que ce travail est nécessaire ?
- Est-il normal que la mairie soit dans l’incapacité de faire face à ses obligations en matière de prise en charge de ses écoles et alors qu’elle a accepté de s’occuper des TAP ?
De manière plus large, il paraît souhaitable de revenir à une semaine de 4 jours de cours, ce qui limite amplement les surveillances aux abords des écoles : la mairie devrait y trouver son compte en matière économique, et parents et élèves en termes de fatigue ! Car, de manière unanime, les parents d’élèves ont pu constater la pesanteur de ces TAP, le décalage souvent entre la prise en charge des enfants par les maîtres et par des personnels d’une évidente bonne volonté, aux ressources artistiques intéressantes mais souvent peu acceptés par les élèves.
Moins fatigués, nos enfants apprendront mieux, d’autant que le programme a été considérablement allégé tant en primaire que dans le secondaire.
Enfin, on s’étonne avec l’actuel président de la République, que le français n’ait pas une place prépondérante à l’école primaire, notamment avec la lecture. Anciennement tout était motif à lire et à écrire, à raconter. Aujourd’hui, pour avoir un livre, il faut payer un abonnement qui livre quelques ouvrages à l’année. L’école n’est-elle pourtant pas gratuite, et le coût de la vie en Martinique n’appauvrit-il pas bien plus notre population que celle de la France de l’Hexagone ? Où sont donc passées les bibliothèques dans nos écoles ? Où sont passés les bibliobus qui se déplaçaient de commune en commune, de quartier en quartier et d’école en école pour développer le plaisir de lire….quelle que soit la langue ?!
On reste coi devant tant d’abandons. Et ce sont les mêmes qui se présentent à nos suffra
ges ?
Yvon JOSEPH-HENRI
Président de l’association des Consommateurs et des Citoyens de la Caraïbe (A3C) 0696 80 96 02 consommateurs.caraibe.a3c@gmail.com http://cccaraibe.unblog.fr/ http://cccaraibe.unblog.fr/2015/12/03/les-mauvaises-pratiques-dorange-iii/
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PS : ci-dessous quelques images devant Plateau Fofo aux environs de 7h 30 .