Le diabète de type 2 constitue un véritable fléau international, touchant des millions de personnes à travers le monde. Cependant, des chiffres récents révèlent une prévalence alarmante dans les départements et régions d’outre-mer (DROM) français, particulièrement en Guadeloupe, Martinique, Guyane, et La Réunion. Les données issues du Programme Réunionnais de Nutrition et de lutte contre le Diabète (PRND) et des études menées par Santé Publique France soulignent une situation préoccupante, nécessitant une action coordonnée et adaptée.
En 2021, la prévalence du diabète de type 2 à La Réunion atteint un taux de 13,6% parmi les adultes de 18 à 85 ans, soit plus du double de celui enregistré en Hexagone (5,7%). Ces chiffres sont confirmés par les nouvelles études de Santé Publique France, publiées à l’occasion de la journée mondiale du diabète. Une sur-représentation des femmes, un niveau socio-économique moins favorable, des complications plus fréquentes, et une entrée dans la maladie à un âge plus jeune caractérisent la situation réunionnaise.
Les DROM, en général, présentent des taux de prévalence supérieurs à ceux de la métropole. En Guadeloupe, en Martinique, en Guyane, et à La Réunion, le nombre de cas de diabète de type 2 est deux fois plus élevé, atteignant respectivement 12%, 11,5%, 11,6%, et 13,6%. Une réalité inquiétante, accentuée par des particularités propres à chaque territoire, comme la prédominance féminine à La Réunion et la présence de jeunes diabétiques en Guyane et à La Réunion.
Les causes de cette prévalence élevée sont multiples. Des comportements nutritionnels défavorables, caractérisés par une transition rapide vers une alimentation déséquilibrée, contribuent à l’essor du diabète de type 2. Une forte consommation de boissons sucrées et une faible prise de légumes sont observées, soulignant la nécessité d’une sensibilisation accrue sur les habitudes alimentaires.
Les conséquences du diabète, notamment les complications chroniques, restent plus fréquentes dans les DROM que dans l’Hexagone. Pourtant, les mesures de prévention et de prise en charge semblent insuffisantes, comme le révèle l’étude du Baromètre de Santé Publique France DROM 2021. Des taux élevés de personnes atteintes non traitées pharmacologiquement, cumulant les facteurs de risque, nécessitent une action urgente.
Le gouvernement français a pris conscience de cette problématique, comme en atteste la réponse du Ministère des solidarités et de la santé à une question parlementaire en 2018. La promotion de la santé, avec un accent particulier sur une alimentation saine et une activité physique régulière, figure parmi les priorités. Des programmes nationaux, tels que « Dites non au diabète » et « Mission : retrouve ton cap », sont également déployés dans les territoires ultramarins, y compris à La Réunion.
Cependant, les défis persistent, et la lutte contre le diabète dans les DROM nécessite une approche globale. Les disparités géographiques importantes et les conditions socio-économiques spécifiques exigent des mesures spécifiques. La sensibilisation continue de la population, la mise en place de stratégies de prévention adaptées, et le renforcement des actions locales restent des axes cruciaux pour inverser la tendance inquiétante du diabète dans ces régions. À l’occasion de la journée mondiale du diabète, les partenaires et acteurs de santé intensifient leurs actions pour sensibiliser la population et maintenir la mobilisation collective contre cette maladie croissante.